Après avoir déjoué avec le soutien de la population locale deux tentatives d'attaques lundi matin à Kolofata, où neuf personnes ont été tuées vendredi, les services de sécurité camerounais évoquent le risque de nouveaux attentats-suicides dans la Extrême-Nord suite à des informations faisant état de l'infiltration de six kamikazes présumées à Afadé, dans la même région.
Lundi est jour de marché périodique à Afadé, localité de l'Extrême-Nord proche de la frontière nigériane. Informés de l'infiltration de "six filles kamikazes" soupçonnées d'appartenir à Boko Haram, les services de sécurité ont décidé l'interdiction de cette activité pour la journée du 14 décembre, a confié à Xinhua une source interne.
A cause de cette menace, les forces de défense et de sécurité camerounaises annoncent le renforcement des mesures de surveillance du territoire, dans les localités frontalières, les centres urbains et les voies de communication.
Selon elles, "les mines et les kamikazes constituent actuellement les principales menaces" dans cette région, après l'affaiblissement militaire du groupe terroriste nigérian.
Lundi 14 décembre aux environs de 4H30 (3H30 GMT), deux attentats ont été déjoués à Kolofata, après que [i "deux jeunes filles kamikazes ont été mises hors d'état de nuire. La première, atteinte par flèche par le comité de vigilance [groupe d'autodéfense communautaire], a déclenché sa charge sans faire de victime, en dehors d'elle-même"], a rapporté le responsable sécuritaire contacté par Xinhua.
La deuxième kamikaze a quant à elle été abattue par un soldat de l'armée, alertée par la population. "Lesdites kamikazes feraient probablement partie de celles en fuite lors des attentats du 11 décembre, actuellement activement recherchées", indique cette source.
Vendredi 11 décembre en effet, un jeune homme d'une quinzaine d'années s'est fait exploser dans la même localité, causant neuf morts y compris lui-même et quelque vingt-deux blessés, selon le bilan officiel.
Depuis juillet, les attentats-suicides se multiplient dans l'Extrême-Nord, Kolofata en apparaît comme l'une des cibles privilégiées. En septembre, deux jeunes garçons s'y étaient déjà fait sauter, causant dix morts et quatorze blessés.
Au terme de trois jours de visite dans la région dimanche, le général camerounais Valère Nka, commandant en second de la Force mixte multinationale de la Commission du Bassin du lac Tchad (FMM/CBLT), s'est félicité des progrès accomplis dans la pacification des zones sous la menace jihadiste.
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