Une nouvelle affaire judiciaire secoue la scène politique camerounaise. Me Alice Nkom, présidente du Conseil d’administration du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (Redhac), est visée par une plainte déposée auprès du Commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Yaoundé. Cette plainte, émanant de l'Observatoire du Développement Sociétal (ODS), accuse l’avocate de « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État », « financement du terrorisme » et « financement de bandes armées ».
C'est le Coordonnateur général de l’ODS, une organisation de la société civile, qui a initié cette action. Selon la plainte, Me Alice Nkom, accompagnée d’autres personnes, aurait participé à des manœuvres visant à déstabiliser le gouvernement camerounais. L’ODS accuse l’avocate d’avoir réuni des fonds depuis le 3ème Forum du Cameroon Patriote Diaspora, tenu en juillet 2019 à Munich, pour financer des bandes armées séparatistes actives dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays. Ces accusations incluent également des tentatives présumées de former un gouvernement parallèle avec pour objectif de renverser l’actuel pouvoir en place.
« L'Observatoire du Développement Sociétal (ODS), dans ses efforts d’alerte et de dénonciation des actes et manœuvres illicites, porte plainte en urgence contre dame Alice Nkom et consorts pour les motifs évoqués. Des fonds colossaux ont été réunis pour s’opposer au gouvernement en place, et des envois d’argent ont été effectués pour financer les bandes armées séparatistes. En outre, un plan est en cours pour inciter le peuple à descendre dans la rue et renverser les dirigeants actuels », peut-on lire dans la plainte. L’accusation repose sur des preuves fournies sous forme de vidéogrammes, contenues dans un support USB annexé au document.
Cette nouvelle plainte intervient alors que Me Alice Nkom était déjà attendue à la préfecture du Wouri suite à une convocation administrative émise par le préfet. Dans une correspondance adressée à ce dernier, elle a demandé un report de son audition au mois de janvier, évoquant l'absence de son avocat, Me Fostine Chebou Fotso, actuellement hors du territoire pour des raisons professionnelles et médicales.