• Il y a des prisonniers politiques au Cameroun
• Maman Pilon en faisait partie
• Elle a été libérée il y a peu
Son caractère et sa détermination forcent l’admiration. Assomo Thérèse a été arrêtée lors d'une manifestation publique et jetée directement en prison. Elle fut "sacrifiée" par le régime de Yaoundé pour dissuader d'autres membres du MRC (parti dirigé par Maurice Kamto) à emprunter ce pas qui n'arrange guère les affaires de Paul Biya qui s'éternise au pouvoir, jonglant stratégies anticonstitutionnelles et rites de toute sorte.
Sur les réseaux sociaux vendredi le 07 octobre 2022, l’avocat au barreau de Paris Me Christian Bomo Ntimbane a rendu un hommage très appuyé à cette femme qui n'a pas changé ses plans après sa sortie de taule.
Hommage à Mama Andja de son vrai nom Assomo Thérèse, l'héroïne moderne de la lutte politique au Cameroun
Elle est sortie de prison, l'héroïne moderne de la lutte politique au Cameroun.
Qui aurait pensé un tel destin politique et historique à cette simple ménagère, exerçant comme vendeuse de viande rôtie dans un vieil hangar au centre-ville de Sangmélima ?
Oui, Mama Assomo Thérèse, affectueusement appelée par les siens maman Andja, a inscrit son nom dans la liste des icônes féminines africaines, voire mondiales des luttes pour les libertés des peuples : Rosa Park, Joséphine Baker, Nguyen Thi Binh, Winnie Mandela, Henriette Ekwe Ebongo...
Elle est restée debout, après avoir été humiliée, maltraitée, torturée déshumanisée et jetée en prison par une pantalonnade de justice politique, pour avoir tout simplement, osé manifester pacifiquement dans un pays, pourtant signataire des conventions et traités reconnaissant le droit de chaque citoyen de participer à des manifestations pacifiques.
« Mes enfants ont été chassés de l'école catholique à cause de mon militantisme au MRC, ma famille chassée de la maison, ma plantation arrachée. Mon petit frère a été contraint de fermer son atelier de menuiserie. Toutes les écoles de Sangmélima ont refusé mes enfants, mon espace commercial arraché par la mairie », décrit-elle le sort qui lui a été réservée et aux membres de sa famille.
Comment oublier cette autre image d'une cruauté morale indescriptible, celle du jour de son arrestation en capture 2, où assise par terre à côté, après avoir été molestée et traînée au sol, ces tortionnaires, hommes en tenue, l'obligeront à prononcer et à chanter des paroles à la gloire de son adversaire politique, Paul Biya, dont elle a pourtant le droit de désapprouver la démarche et les méthodes de gestion du pays ?
Big up Mama Andja, tu es rentrée dans l'histoire des grandes femmes de ce monde, bref des hommes libres ! Ceux qui ont eu le courage de défendre la justice sociale !