La route stratégique reliant Ebolowa à Kribi au Cameroun se transforme en un gouffre financier de 200 milliards de francs CFA, révélant un enchevêtrement de controverses et de suspicions. Le ministre des marchés publics, Ibrahim Talba Mala, a exprimé son désaccord dans une correspondance au ministre des Travaux publics, soulignant une potentielle superposition de ressources sur le même tronçon de route.
L'incohérence devient apparente lorsque les instructions du chef du gouvernement, visant à rétablir la circulation avec les entreprises Icm, Labogenie, et le groupement Bet Dar Group/Ecta Btp, sont contredites par le ministère des Travaux publics. Une dépense de 200 millions de francs CFA pour des travaux en régie soulève des questions sur la transparence des finances publiques.
Cet écueil financier survient dans le contexte d'un nouvel emprunt de 198.820.547 euros, environ 130.417.729.548 milliards de Fcfa, garanti par Uk Export Finance, pour la construction de la même route. Une infrastructure qui, malgré son importance cruciale pour les départements de la région du Sud, est devenue une saga de scandales de surfacturation et de travaux abandonnés.
La route Ebolowa-Kribi, autrefois un projet prometteur, est maintenant une épine dans le développement économique de la région du Sud. Les scandales précédents, impliquant des pontes du système, ont suscité des protestations de la population, allant jusqu'à la séquestration du ministre d'État, Jacques Fame Ndongo.
Ce nouvel emprunt soulève des inquiétudes quant à la gestion transparente de ces fonds considérables. L'opacité persistante dans l'utilisation des emprunts étrangers, souvent destinés à des projets de développement, souligne les défis de la prédation systémique et de la transparence au Cameroun.
Alors que le potentiel économique de la région du Sud, en particulier avec le Port en eaux profondes de Kribi, est indéniable, la gestion douteuse de ces projets routiers alimente le scepticisme quant à la réalisation effective de ces investissements. La dette extérieure du Cameroun augmente, mais les retombées positives sur la vie quotidienne des citoyens restent insaisissables, accentuant le besoin urgent de transparence dans la gestion des fonds publics.