La jeunesse de Kigali, représentant 65 % de la population rwandaise ayant moins de 30 ans, demande la levée des restrictions imposées dans les établissements nocturnes. Depuis la mise en œuvre du couvre-feu, les bars doivent fermer à 1 heure du matin en semaine et à 2 heures le week-end. Ces mesures, selon les autorités, visent à réduire la consommation d’alcool et la pollution sonore, surtout en cette période de veille des élections présidentielle et législatives.
Dans le quartier de Gisimenti, des voix s’élèvent contre ces restrictions. Ange, une jeune femme de 21 ans, citée par RFI, exprime son mécontentement : « Je n’aime pas ce couvre-feu. J’aime sortir, et maintenant, quand on commence à vraiment s’amuser, la musique est arrêtée. C’est terrible ! » De son côté, Oliver, un autre jeune, admet que ces restrictions ont un impact sur son quotidien : « D’un côté, ça nous aide à économiser, mais beaucoup de jeunes sont contre, car cela les empêche de s’amuser comme ils le voudraient. On a un gouvernement d’union, alors on doit suivre ce qu’ils décident. »
John, un employé de bar de 24 ans, voit le couvre-feu comme un frein à ses aspirations professionnelles : « Le couvre-feu m’a fait revenir en arrière. Mon souhait, alors qu’on s’apprête à voter pour le président, c’est qu’il nous aide et lève ce couvre-feu pour que ma vie s’améliore. » Avant même la fermeture imposée, la musique dans les bars de Kigali s’arrête dès l’heure du couvre-feu, tandis que les patrouilles de police surveillent les rues et que les fêtards regagnent leurs foyers.