Depuis le début des exactions de la secte islamiste Boko Haram, policiers, vigiles et autres agents contrôlent ces lieux.Pour son premier voyage en train pour Yaoundé,Aurélie est surprise.
« Je ne m’attendais pas à ça », lâche-t-elle, le regard fixé sur les deux hommes vers qui elle s’avance. « Madame, c’est la règle ici», répond l’un des hommes. Il tient un détecteur de métaux à la main. « Avancez », ordonne-t-il. La jeune étudiante avance, la mine serrée. On passe l’appareil sur son sac à dos, sa valise de couleur marron, ainsi que sur son corps. « Vous pouvez partir maintenant », reprend l’homme.
La personne suivante a moins de chance. Son sac à dos, qui contient son ordinateur portable déclenche l’alarme au détecteur de métaux. Elle est envoyée vers deux policiers assis non loin des deux hommes. L’officier de police prend le sac et l’ouvre. Après un contrôle minutieux, il lâche : « c’est votre laptop. Vous savez, on peut y dissimuler la bombe ».
A la gare ferroviaire de Bessengué à Douala, le contrôle des passagers s’est accentué depuis le mois de décembre 2014, au début des attaques de la secte islamiste Boko Haram. Des vigiles, policiers et agents de la Direction qualité, hygiène, sécurité et environnement (Dqhse) de la Cameroon Railways (Camrail) y veillent, à l’entrée et à la sortie du hall de la gare. « La sécurité existait déjà avant, affirme un policier. Mais, depuis que Boko Haram nous menace, nous avons intensifié le contrôle ». A la porte de sortie de la gare justement, un jeune homme parti acheter un bout de pain est sommé de repasser par le détecteur des métaux. « En core ? », s’exclame-t-il surpris. «
Si vous sortez 100 fois, vous allez repasser ici », dit l’agent de la Dqhse. La gare de Bessenguè n’est pas la seule à avoir accentué sa sécurité. A l’aéroport international de Douala, le contrôle est le même.
Depuis quelques mois, les passagers à destination des pays étrangers passent par plusieurs contrôles. Pour atteindre le hall d’entrée de l’aéroport, ils doivent présenter leur passeport à une équipe de deux policiers, avant de passer au détecteur de métaux, quelques pas plus loin, devant une autre équipe.
A l’intérieur, ils repassent devant le détecteur avant d’aller en salle d’enregistrement. « C’est fatiguant mais, très important, au vu des menaces qui pèsent sur le Cameroun », assure Célestin Mandeng, un passager.
Les bagages des passagers sont aussi surveillés et passés au détecteur, à Camrail comme à l’aéroport. « La surveillance de la voie ferroviaire est assurée par un comité de vigilance des riverains présents dans chaque village traversé par le train », confie-t-on à la Camrail.
Ala Direction générale de la Police judiciaire du Littoral (Dgpj), des policiers filtrent l’entrée de tout usager. « Votre Carte nationale d’identité (Cni) madame », exige le policier.
Tous préviennent une éventuelle menace de Boko Haram. Le gouverneur de la région du Littoral a également interdit le port du voile intégral lors d’une réunion de sécurité tenue à Edéa, le 20 juillet 2015.