Comme annoncé dans ces colonnes lundi dernier, le ministre délégué à la présidence, chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo, a présidé une réunion spéciale de sécurité consacrée à la rentrée des classes du 05 septembre. Aux côtés du ministre de l’Administration territoriale (Minat), Paul Atanga Nji, le Mindef Joseph Beti Assomo a transmis «les hautes directives du chef de l’Etat, chef des armées, Paul Biya, à l’assistance constituée de toutes les têtes couronnées des forces de défense et des différents autres corps. Parmi eux, les secrétaires d’Etat auprès du Mindef, Galax Landry Etoga et Koumpa Issa, les chefs de corps dont le délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn), Martin Mbarga Nguele et le directeur général à recherche extérieure (Dgr, Léopold Maxime Eko Eko, le chef d’Etat-major des armées, le général de corps d’armée René Claude Meka.
Mais aussi les officiers généraux et les commandants territoriaux. En plus du message du chef des armées à ces têtes couronnées, les différents commandants territoriaux ont chacun exposé sur la situation qui prévaut dans sa sphère de commandement. Le même exercice a été effectué par les chefs de corps de la gendarmerie nationale, ceux de la Dgsn et de la Dgre. Une évaluation transmise au président de la République pour y appliquer la meilleure thérapie susceptible d’accueillir en toute sécurité, les enfants du Cameroun qui renouent avec le chemin de l’école, le lundi 05 septembre prochain.
Bien évidemment, les uns et les autres ont, à la suite des exposés, effectué le
bilan des défis et menaces. Auxquelles des stratégies et actions précises ont été apportées à huis clos.
Vigilance de tous les instants
Le président de la République a prescrit à tous ceux à qui il a confié des missions de la défense de l’intégrité territoriale du Cameroun, de la sûreté et de la sécurité, une vigilance de tous les instants. Ceci veut dire aussi, une action prompte pour parer à toute éventualité d’autant plus qu’ils savent de quels côtés se trouvent les menaces. Le lundi, 05 septembre 2022, tous les établissements scolaires du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, devront ouvrir en toute quiétude. Des dispositions spéciales sont donc prises y compris dans des zones a priori, considérées comme sûres. Les déclinaisons de ce dispositif particulier ont été faites stricte- ment aux concernés. Au moment où ces mesures sont en cours, Paul Biya a estimé qu’il est impératif de partager des informations dans la franchise et la fermeté. Ce d’autant plus que l’ennemi ne dort pas. Il a par le passé fait montre d’une cruauté sans pareille en tuant froidement des enfants dans des écoles.
Le cas de Mother Francisca International Bilingual School de Kumba est toujours dans les esprits. Le samedi 24 octobre 2020, un groupe d’hommes armés avait pris d’assaut la classe de 6e (form one dans le système anglophone) de Mother Francisca International Bilingual School, un établissement secondaire privé situé dans la ville de Kumba, dans le Sud-ouest, l’une des deux régions anglophones du Cameroun, avec le Nord-ouest, plongées dans une crise sécuritaire depuis cinq ans.
Sept élèves âgés de 09 à 12 ans seront tués, d’après le bilan communiqué par le gouvernement. Un an après, 07 septembre 2021 les auteurs de ce massacre seront condamnés à la peine capitale.
Attaques terroristes
D’après le verdict, ils devaient être fusillés dans les jours à compter de la sentence prononcée par le tribunal militaire. Ils avaient 10 jours pour faire appel.
Comme Me Tamfu s’exprimant sur cette condamnation à mort par fusillade des meurtriers de sept élèves à Kumba, les Camerounais tétanisés par cette «décision forte». C’est par prévention à ce type de massacre que se tient la réunion de ce lundi. Elle a également lieu 20 jours après la clôture de la première conférence semestrielle des gouverneurs de régions le 09 août 2022 à Yaoundé. Après 48h d’échanges, les patrons des dix régions du Cameroun ont fait le tour des grandes préoccupations de la Nation. Dont la hausse des prix des produits de première nécessité, la prolifération et la consommation des drogues en milieu scolaire, la vente des médicaments illicites et la situation sécuritaire dans les régions en crise. A l’occasion, ils ont déroulé quelques chiffres au Minat. Parmi lesquels 86 attaques terroristes dans l’Extrême- nord. 119 civils tués par les sécessionnistes dans le Sud-ouest et le Nord- ouest. 3583 cas d’accidents de la circulation sur l’étendue du territoire.
4,3% du taux d’inflation.
Au rang des résolutions, l’accentuation la vigilance en cette veille de rentrée scolaire. Mais aussi, le renforcement de la collaboration entre les forces de défense et de sécurité et les populations civiles pour plus d’efficacité. La conférence des gouverneurs a aussi retenu l’implication des associations des parents d’élèves dans la lutte contre la consommation des drogues en milieu scolaire et le renforcement des effectifs dans les délégations régionales de la Sûreté nationale. Egalement inscrit aux actions, la promotion des produits made in Cameroon. De même que la multiplication des campagnes de vente propositionnelle des denrées alimentaires. C’est donc aussi l’occasion d’évaluer l’application, du point de vue sécuritaire, de toutes ces mesures.