Les élus de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) ont saisi opportunément la séance du vote du budget de la commune pour le faire.
« La sécurité du Maire ne dépend pas du préfet que je suis mais du sous-préfet ici présent. Adressez-vous donc à lui pour la sécurité de votre maire », ainsi répondait le premier adjoint préfectoral suite à une kyrielle d’observations relevées par les sept présidents des commissions du conseil municipal. Les conseillers, très émus si on en juge par le ton poli et courtois mais ferme, ont tout dit leur incompréhension et leur frustration face à l’insécurité de leur cheffe dans l’exercice pourtant protégé de ses fonctions. L’article 139 du Code générale sur les collectivités territoriales décentralisées assure pourtant la protection de l’élu local et de sa famille. Telle n’est pas la conviction dans les rangs de l’Udc à l’épreuve des faits. Les élus ont indiqué qu’il y a quelques jours, à Njinka place à Foumban, un individu bardé d'une cohorte de jeunes gens menaçants, a fait irruption en plein jour dans ce domaine, a proféré des menaces d’assassiner le maire et s'est retiré sans être inquiété le moindre du monde. Tout comme un élu Udc du conseil régional de l’Ouest a été récemment arrêté et jeté en prison avant d’être relâché quelques jours plus tard. Patricia Tomaïno Ndam Njoya a du reste dans son discours de circonstance, rappelé aux autorités administratives que des gens bien connus qui s'étaient attaqués frontalement à elle, en cassant au passage les vitres de sa voiture, sont toujours en liberté et vaquent tranquillement à leurs occupations. Dans cette symphonie de condamnations de l’inaction des autorités administratives, certains conseillers se sont demandé si les pouvoirs publics n'étaient pas en train de leur demander implicitement de prendre leurs responsabilités en assumant par eux-mêmes leur sécurité. Sur ce Patricia Ndam Njoya a indiqué qu'il était hors de question d’assumer soi-même sa propre sécurité dans un cadre républicain. Pour rappel, en mai 2021, elle tirait déjà sur la sonnette d’alarme sur cette situation en s’indignant en ces termes : «l’Udc condamne fortement la tendance monarchique qui reprend corps dans le département du Noun, où ses élus, bien que majoritaires, sont méprisés, chosifiés et constamment injustement combattus par une coalition incestueuse et paradoxale de l’autorité traditionnelle et de certains qui exercent la puissance de l’Etat dans le département, pourtant supposés défendre la loi et l’ordre républicain » Avec l’annonce préfectorale devant le Conseil municipal, des sources autour de l’édile de la ville de Foumban, indiquent qu'elle aurait pris les propos du préfet au bond, et aurait écrit au sous-préfet sur les défis sécuritaires liés à l’exercice de sa fonction. Tout porte à espérer qu'à l’avenir les choses vont aller dans le bon sens car aussi bien le représentant du préfet que le sous-préfet de Foumban et le délégué départemental du Minddevel étaient présents.