Ils sont dans les couloirs du pouvoir et côtoient au quotidien les grands dignitaires de la République. Travailleurs dans le secret ou autoritaires quand il s’agit de montrer à l’opinion publique leur puissance ou leur proximité au président de la République, ces hommes redoutables et redoutés à tort ou à raison, font le quotidien d’un régime qui tente de faire bonne figure. Si certains jouissent d'une certaine influence reconnue, d'autres ont la mainmise sur la gestion des affaires publiques. Peu ou mal connus, le Messager vous promène dans le secret de ces hauts commis de l’Etat qui semblent parfois exercer l'effectivité du pouvoir… Une enquête de Frank ESSOMBA.

C’est la phrase qui caractérise au mieux la position du ministre Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République dans l’appareil de l’Etat. Celle d’un homme d’expérience, surtout de confiance, dont la voix est l’une des rares qui compte lorsqu’il s’agit de préserver l’intérêt supérieur de l’Etat.Ministre directeur du Cabinet civil de la présidence de la République. Pour Samuel Mvondo Ayolo, c’est l’aboutissement d’une carrière. Un destin qui semble se résumer à servir et accompagner un Homme : Paul Biya.

Samuel Mvondo Ayolo naquit le 12 janvier 1957 à Sangmélima dans le département du Dja-et-Lobo, région du Sud Cameroun. C’est dans ce bout du massif forestier du bassin du Congo que le fils de Moïse Ayolo, un riche homme d’affaires Camerounais spécialisé dans le commerce du Cacao, fait ses premières classes. A cette époque, il écoutait déjà la légende d’un devancier déjà illustre, parti quelques années plus tôt de l’école primaire de Nden pour la plus prestigieuse Université de France, en passant par le pré-séminaire d’Edéa, le petit séminaire d’Akono et le lycée général Leclerc à Yaoundé, avec un parcours d’une rare fulgurance jusqu 'au sommet de l’Etat. C’est donc guidé par ce repère axiologique que le jeune Ayolo ira poursuivre ses études en France, après l’obtention avec brio de son baccalauréat au Cameroun, l’adolescence à peine achevée.

Il y fait des études supérieures de droit et de science politique à l’université Jean Moulin de Lyon auréolé d’une maîtrise en droit et d’un diplôme d’études approfondies, le tout couronné par un doctorat d’État en sciences politiques et en droit international. Fonctions ministérielles Dans l'environnement des batailles successorales sans merci, il passe pour être l'une des rares personnalités de son rang à n'avoir qu'une ambition : servir le président Paul Biya en outrepassant parfois ses prérogatives lorsque les intérêts vitaux du Cameroun sont en jeux. Ce, avec la bénédiction de la première Dame Chantal Biya. Du haut de ses 66 ans, ce digne fils de Meyomessala est conscient de ce que sa longue et riche carrière administrative, était une case de passage destinée à mouler son caractère et affiner sa vision de manière à ce qu’ils soient en parfaite adéquation avec le très sélectif Paul Biya. Mvondo Ayolo intègre la fonction publique en décembre 1985 au sein de la direction de l’Information du ministère des Relations extérieures. En 1997, il est promu directeur des Nations unies et de la coopération décentralisée par Léopold Ferdinand Oyono, ministre des Relations extérieures d'alors et qui fut aussi l'un des hommes de confiance du président Biya jusqu'à son décès le 10 juin 2010.

L’actuel ministre Directeur du Cabinet civil de la présidence de la République est nommé ambassadeur du Cameroun au Gabon avant d'atterrir à la très convoitée et stratégique ambassade du Cameroun à Paris le 11 avril 2016 par décret présidentiel en remplacement de Lejeune Mbella Mbella promu ministre des relations extérieures. Jusqu'à date la diaspora camerounaise de France et d'ailleurs garde de lui l'image d'un compatriote affable, dévoué et accessible. Le 2 mars 2018, le soldat Mvondo Ayolo est appelé sous les lambris du Palais de l’Unité pour servir le Commandant en Chef, cette fois, sous la casquette de Ministre Directeur du Cabinet Civil de la Présidence de la République. On ressentira dès les premières sorties officielles du chef de l'Etat la touche Mvondo Ayolo avec plus de raffinement et de contenu. La loyauté faite chair Depuis lors, « Grand Sam » comme on l’appelle affectueusement dans le microcosme politique camerounais est à la fois sentinelle et dernier rempart.

C’est à lui qu’est revenu la lourde et délicate mission de fédérer les camerounais autour du président Paul Biya, alors que l’on assistait à une bipolarisation dangereuse de l’espace publique au lendemain de l’élection présidentielle d’octobre 2018, pourtant remportée haut la main par le candidat du Rdpc. Le dernier voyage apaisé du président Biya à Paris en juin dernier est aussi à mettre à l’actif de l’homme qui depuis 2018, travaille sans répit en coulisses à préparer la prochaine réélection du président Biya à qui il voue une loyauté à toute épreuve.