Le journaliste et écrivain français Antoine Glaser dans une interview accordée au média TV5 révèle ce que pense réellement Emmanuel Macron de Paul Biya. Selon ce spécialiste des relations entre la France et l’Afrique qui a des sources bien introduites à l’Elysée, Macron aurait bien voulu se passer d’une rencontre avec Paul Biya. Le profil de l’octogénaire ne plait pas au président français.
« Bien évidemment, pour Emmanuel Macron, Paul Biya c’est ce qu’on fait de pire. Pour lui, c’est un autocrate infréquentable mais il est bien obligé de le fréquenter. La France ne peut pas ignorer le Cameroun. Cette visite doit aussi profiter à Paul Biya à son aura, à sa réputation auprès de ses pairs et des autres chefs d'État africains. L’idée c’est de dire “Macron ne va pas au Gabon , il ne va pas au Congo Brazzaville, mais il vient au Cameroun" », a-t-il déclaré.
Cette rencontre pourrait toutefois permettre la décrispation de la situation politique au Cameroun. En effet Emmanuel Macron débarque à Yaoundé au moment plus d’une centaine de détenus politiques croupissent dans différentes prisons du pays. Le président français qui rencontrera des leaders politiques camerounais pourrait plaider pour la libération des prisonniers d’opinion.
« Emmanuel Macron va faire un geste. Il va sans doute rencontrer des opposants politiques à Paul Biya. Je pense qu’il doit faire ce voyage avec Achille Mbembe, un historien devenu grand ami d’Emmanuel Macron. C’est lui qui l’a aidé à organiser le sommet Afrique-France de Montpellier. C’est un opposant notoire de Paul Biya », indique Antoine Glaser.
Mais Emmanuel Macron sait qu’il n’évolue pas en terrain conquis. Il doit éviter de donner les leçons au vieux président camerounais au risque de passer pour un néo colon. « Paris doit faire profil bas en Afrique. C’est ce que la France a martelé lors de ce sommet. Emmanuel Macron a pris lui-même toute la mesure de la mondialisation de l’Afrique. Alors qu’avant, on le voyait depuis l’Elysée en grand chef du Sahel, notamment au moment de l'opération Barkhane. Tout en disant à la France de ne pas être en première ligne pour régler les confltis en Afrique. Aujourd'hui il y a une nouvelle stratégie qui se dessine. Elle n’est pas encore totalement arrêtée. Emmanuel Macron a notamment demandé à ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense de lui préparer un rapport sur la réorganisation et la réarticulation de la présence militaire française en Afrique », ajoute le journaliste.