Les neuf partis engagés dans ce scrutin n'ont toujours pas reçu le financement public prévu à cet effet.
Le processus lancé le 07 février dernier, avec la convocation du collège électoral en vue des sénatoriales, arrive bientôt à son terme. Après la nomination de 30 sénateurs le 12 avril dernier pour compléter les 70 élus au terme de l'élection du 25 mars, il ne reste plus que la tenue de la session de plein droit – prévue le 24 avril prochain – pour que la deuxième mandature du Sénat entre en fonction. Pourtant, malgré le satisfécit des acteurs de ce processus, il persiste des fausses notes. La dernière enregistrée porte sur le financement public de la campagne électorale (qui court sur deux semaines avant le scrutin) par le gouvernement.
En effet, des candidats à l'élection sénatoriale déclarent ne pas encore avoir perçu les fonds y relatifs. «Nous n'avons toujours pas reçu cet argent», informe une candidate malheureuse de la sénatoriale, qui s'est présentée sous la bannière de l'Union des populations du Cameroun (Upc). Même son de cloche au sein de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp), où Maïdadi Saïdou, membre du bureau politique et candidat à ladite élection dans la région du Nord, confirme que son parti n'a encore reçu aucun kopeck du gouvernement en relation avec l'élection des sénateurs. «Notre parti a le même compte depuis 1991.
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C'est à travers ce compte que nous réalisons toutes nos opérations. Et aucun virement n'a été effectué par le gouvernement», explique-t-il. Il ajoute que le ministère de l'Administration territoriale (Minat), avait pourtant invité les partis engagés (09 au total), à effectuer les diligences nécessaires, afin que les fonds alloués soient transférés dans les comptes bancaires des partis politiques.
Au Social Democratic Front (SDF), le secrétaire général, Jean Tsomelou, affirme également que le compte du parti n'a pas encore enregistré de virement venant du gouvernement. Idem pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), même si un haut cadre du parti au pouvoir relativise : «les diligences du Minat et du Minfi (ministère des Finances, Ndlr) pour ces virements sont en train d'être faites mais il y a des lenteurs ; et l'arrêté étant le même pour tous les partis, ils sont logés à la même enseigne». Pour ce haut responsable du parti déclaré vainqueur des sénatoriales de 2018, «le processus devrait aboutir dans les prochains jours pour tous ceux qui ont effectué les diligences nécessaires».
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Sujet « sensible »
Le 12 mars dernier, le Minat, Paul Atanga Nji, informait les responsables de partis politiques retenus pour le scrutin du 25 mars dernier, «qu'une dotation a été mise à disposition au titre du financement public de la campagne électorale». Il invitait par conséquent lesdits responsables, à déposer auprès de ses services, «le relevé d'identité bancaire de leurs formations politiques pour les modalités de virement des différentes quotes-parts». Ce qui ne semble pas avoir été fait un mois plus tard, alors que la cuvée 2018-2013 du Sénat s'apprête à entamer son mandat.
Ce n'est pas tout à fait ce que pensent de hauts responsables de ces administrations. La question est «sensible», à en croire le directeur des affaires politiques au Minat, Salomon Issanda Issanda, qui renvoie à son ministre sur le sujet. Omerta également au Minat sur le montant de l'enveloppe allouée. Un embarras qui est d'ailleurs perceptible chez d'autres hauts fonctionnaires approchés sur la question. L'un d'eux soutient simplement que les dossiers relatifs au financement de la campagne électorale pour les sénatoriales ont été traités, et sont pour le moment au ministère des Finances (Minfi). Ce que ne semble pas reconnaître ceux des agents publics approchés dans ce département ministériel.
200 millions Fcfa
Au Minfi, un haut fonctionnaire du Trésor révèle que l'enveloppe affectée au financement de la campagne s'élève à 200 millions Fcfa tel que décidé par la présidence de la République. Ceci n'inclut pas les fonds débloqués pour l'organisation du scrutin et versés notamment à Elections Cameroon (Elecam), ou encore au Conseil constitutionnel. Cependant, ce responsable affirme n'avoir pas encore reçu du Minat, les dossiers relatifs à la distribution dudit financements pour les partis politiques engagés.
Ces dossiers, d'après lui, doivent comporter les relevés d'identité bancaire, le nombre de partis et les sommes à transférer par partis en fonction de la représentativité sur le terrain et du résultat des élections. Toutefois, il reste que l'arrêté devant fixer ces modalités n'a toujours pas été signé. Le texte doit en effet être paraphé conjointement par le Minfi, Louis Paul Motaze et le Minat, Paul Atanga Nji. En 2013, pour l'organisation la première élection sénatoriale de l'histoire du Cameroun, le gouvernement avait débloqué un peu plus de 500 millions Fcfa.