La suspension des émissions à caractère politique décrétée par le Conseil national de la communication (CNC) continue de susciter le débat. Dimanche 11 mars 2018, le sujet a été abordé au cours de l’émission Club d’élites. L’expertise du professeur Albert Mbida, un spécialiste du droit de médias a été sollicitée. L’universitaire a rappelé le décret du 13 février 1992 qui fixe les modalités d’accès aux médias du secteur public. Il a déclaré que « le secteur public n’est pas concerné par ce décret ». Par contre, a-t-il précisé en s’appuyant toujours sur cette loi « les médias audiovisuels du secteur public sont obligés de couvrir de façon équitable les activités des partis politiques qui sont engagés dans la campagne électorale ».
Albert Mbida rappelle que le Conseil national de la communication en vertu de l’article 4 du décret du 23 janvier 1992 veille à l’égalité d’accès aux médias et surtout en période de campagne électorale. Il cite pour cela le décret du 23 avril 2000 qui enjoint de favoriser l’expression pluraliste dans le privé. Pour lui, c’est une invitation aux médias privés, à poursuivre leurs programmes habituels.
Lorsque l’on lui demande si la mesure du CNC est illégale, l’ancien journaliste de la CRTV répond : « la décision prise par le CNC n’est pas illégale. Elle est à moitié illégale. Parce qu’elle va s’imposer à la personne qui n’est pas concernée. Elle est légale dans la mesure où elle s’impose à la radiotélévision publique. Mais c’est la partie concernant la radiotélévision privée qui peut poser problème si jamais l’affaire va devant un juge ». Selon lui « on pourrait dire que c’est de l’excès de pouvoir » de la part du CNC.
En rappel le Syndicat national des journalistes du Cameroun a demandé à ses membres et aux médias de ne pas appliquer la décision du Conseil national de la communication.