Nouvelle passe d’armes entre le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) et le Conseil national de la communication (CNC). Dans la journée de vendredi 9 mars, le président du CNC, Peter Essoka a publié un document de 5 pages portant sur les « directives du régulateur en direction des médias », et dans lequel il demande aux journalistes et aux médias notamment de l’audiovisuel d’arrêter la diffusion de toutes émissions à caractère politique pendant toute la campagne électorale en vue des sénatoriales 2018. « Les émissions d’expression directe des partis politiques représentés à l’assemblée nationale sont suspendues pendant toute la durée de la campagne électorale, la présence des candidats dans toutes les autres émissions autres que celles pré- vues dans le cadre de la campagne électorale et du traitement normal est proscrite », peut-on lire dans le document entre autres directives.

Selon Peter Essoka, ces instructions concernent : « l’ensemble des médias ». Le président du CNC s’est appuyé sur l’article 9 du Décret N°92/030 du 13 février 1992 fixant les modalités d’accès des partis politiques aux médias audiovisuels du service public de la communication et l’article 11, alinéa 2 du Décret N°2012/038 du 23 janvier 2012 portant réorganisation du CNC, en soulignant qu’il s’agit là d’un moyen de préserver la paix social, de l’unité, et de respecter l’intégration nationale, les idéaux de la démocratie et des droits de l’Homme.

Du côté du SNJC, c’est l’indignation totale. Le syndicat des journalistes a promptement réagi au lendemain de la publication de ce document à travers un communiqué de presse daté du 11 mars et signé de son président. « Le SNJC demande aux médias et aux journalistes de dénoncer et d’ignorer les directives du CNC qui n’a reçu aucun mandat de la corporation pour réglementer son fonctionnement », a écrit Denis Kwebo en rappelant qu’il n’appartient pas au CNC d’imposer le choix et l’angle de traitement d’informations aux journalistes. « Le SNJC rappelle que le CNC n’est pas une salle de rédaction et ne saurait dicter la conduite à tenir aux professionnels ainsi qu’aux promoteurs des médias privés », dénonce le président du SNJC. « Les membres du SNJC organiseront et participeront aux débats politiques en cette période électorales, pour que vivent la liberté d’expression et la démocratie au Cameroun », prévient le SNJC.