Le président de la République a décidé de mettre fin à la mission du général de brigade Melingui Nouma Donatien dans la région du Sud-Ouest. Il était jusqu’à son rappel à Yaoundé, Commandant de la 21e Brigade d'Infanterie Motorisée (21e BRIM) et par ailleurs Commandant de base de la région militaire du front de guerre contre les séparatistes.

Autrement dit, responsable des opérations dans la région du Sud-Ouest. C’est que celui-ci, via un décret signé hier par le président de la République, a été ramené au ministère de la défense, comme inspecteur des forces, au sein de l’Etat major des armées. Il a été remplacé par le colonel Djotsa. Melingui Nouma n’aura pas fait finalement long feu à ce poste, lui qui y a été porté en juin dernier.

Pourquoi ? Les dessous d’un redéploiement Le général de brigade Melingui Nouma, est un homme qui a servi auprès du président de la République durant des années. En l’envoyant dans le Sud-Ouest, le haut commandement militaire semblait avoir vu en lui l’homme de la situation dans le champ des opérations dans la région du Sud-Ouest. Mais, il apparaît que ce haut gradé de l’armée avait une vision quelque peu en porte-àfaux avec celle des autorités de Yaoundé. Alors que l’opinion publique se veut critique à l’égard des expéditions punitives de l’armée contre les populations à travers des incendies de villages, et que Yaoundé, fait dans le déni, le général Nouma quant à lui, à travers ses explications, admet le principe des expéditions punitives.

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C’est que, au cours des derniers mois, des dizaines de policiers, de soldats et de civils sont morts notamment dans le Sud-Ouest, en proie à une crise sociopolitique. Des maisons ont été incendiées, des magasins ont été pillés, des plaintes d'arrestation sommaire et de détention sont courantes et, selon les estimations de l'ONU, des dizaines de milliers de personnes ont fui leurs maisons.

"En moins de deux semaines, il y a eu des attaques contre les cortèges du chef d'étatmajor, du gouverneur et de moi", avait déclaré le général Donatien Melingui Nouma. Alors que les habitants et les ONG accusent les soldats d'incendier de nombreux villages dans des opérations de vengeance, le général Nouma martèle : "Nous ne brûlons que des maisons où des armes ont été trouvées", a déclaré Melingui. Ce, alors que, de plus en plus de vidéos circulent sur les médias sociaux montrant des soldats camerounais en train de brûler des maisons. Une mauvaise publicité pour nos forces de défense que le président de la République a voulu corriger. Mais il faut savoir que sur le terrain, ce général a avoué rencontrer un certain nombre de difficultés. "En moins de deux semaines, il y a eu des attaques contre les cortèges du chef d'étatmajor, du gouverneur et de moi.

Les attaques viennent de partout, il y a beaucoup de petits groupes", disait-il alors. Il indiquait aussi que l’armée des difficultés à en finir avec ces séparatistes. "Ils connaissent le terrain, ce sont des jeunes des villages locaux, nous essayons de les rechercher, mais nous ne les trouvons pas, nos hommes ne connaissent pas la forêt". Est-ce qu’il n’y avait pas au fond une divergence de vision entre le général Nouma, l’homme sur le terrain et les décideurs de Yaoundé ?

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N’était-ce pas une façon pour ce général d’envoyer des signaux à ses patrons ? Cependant, toutes ces déclarations pouvaient-elles laisser le haut commandement militaire de marbre, lui qui somme toute, est appelé à répondre des actes que pose son armée ? Toujours est-il que le régime de Yaoundé vient de mettre fin à sa mission dans le SudOuest.