Si la politique indique le cadre général d’une société organisée et déve- loppée, ces cadres varient vraisemblablement en fonction des comportements, de la géographie, des rites et coutumes de différents peuples de différents pays. C’est bien ici que l’expression « comparaison n’est pas raison » peut avoir un sens car en Afrique l’alternance politique a eu lieu dans certains pays tels que le Sénégal, le Bénin, le Ghana le Nigéria etc. Mais pourquoi cette alternance semble-t-elle si lointaine au Cameroun ? Pourquoi les portes d’Etoudi semblent-elles si infranchissables pour l’opposition ca- merounaise ?
La première raison c’est d’abord cet égocentrisme développé, cet égoïsme inestimable à bien des égards palpables chez les Hommes et femmes politiques
camerounais. Lorsque des leaders politiques quels que soient les bords politiques comme c’est le cas au Cameroun ne s’accordent pas intimement en conscience et socialement en réunion que le but à atteindre c’est le bien-être du peuple et la garantie d’un avenir meilleur pour la nation, aucun projet po- litique ne peut asseoir chez les citoyens dont ils sollicitent les suffrages leur crédibilité.
LIRE AUSSI: Plan d'urgence humanitaire: les premières aides disponibles
En réalité, dans un pays où le peuple au-delà du droit de vote sait se servir de son bulletin en usant de sa capacité électorale (Bilan- Projets), l’élection n’est claire que parce que les acteurs le sont également. Qui peut croire que dans une élection à un tour, face à la machine infernale du RDPC, disposant d’une élite ad- ministrative, sociale et économique imparable, qu’une opposition en rang dispersé avec JOSHUA, KAMTO,CABRAL,GARGA etc. puisse gagner face à Paul BIYA ?
LIRE AUSSI: Zones anglophones: un nouveau commandement d'urgence contre les sécessionnistes
A quoi cela sert-il d’aller à une élection dont on sait pertinemment qu’on per- dra si ce n’est de faire de la politique politicienne au service des intérêts personnels ?
L’opposition camerounaise ne gagnera pas l’élection présidentielle de 2018 et ceci sans que le pouvoir en place n’ait besoin de tricher. L’opposition camerou- naise est aussi dépassée que le parti au pouvoir car elle se fait avoir par un adversaire coriace dont elle feint toujours de ne pas savoir de quoi il est capable. Elle attend deux ans avant les échéances pour aller de plateau télé à plateau télé alors qu’elle a eu sept ans pour s’implanter. On ne gagne pas l’élection présidentielle sur un vote ethnique, identitaire, replié sur son seul fief électoral.
L’opposition camerounaise ne fait pas un travail sérieux, un diagnostic réel de la situation du pays. Certains connaissent aussi peu le Cameroun que l’illustre hôte d’Etoudi qui va rempiler malgré eux un nouveau septennat. En effet, faire de Paul BIYA un ennemi est une faute stratégique. Il fallait pendant sept ans en faire plutôt un adversaire démontrant sur tous les fronts (économique, culturel, social, culturel politique, diplomatique) qu’elle dispose des alter- natives sur le plan idéologique et pratique.
2018 restera une élection organisée pour faire démocratique alors même que l’heureux élu sera bel et bien Paul Biya. L’opposition n’est pas dupe. Elle le sait et chacun de ses membres joue malheureusement sa propre partition : Celle du ventre.