Une nouvelle vidéo très peu orthodoxe secoue la toile. Des jeunes apprenants d'une école islamique visiblement se sont adonnés à des pratiques qualifiables de dépravation. Dans la vidéo en dessous, des jeunes garçons et jeunes filles se sont livrés à un spectacle digne de films de strip-teases.
Même si cette scène n'est pas originaire du Cameroun, la dépravation des mœurs, est sans doute le plat le plus consommé actuellement au pays de Paul Biya. Dans les établissements scolaires, ce sont des scènes de violence et de pornographie qui se succèdent chaque jour un peu plus, donnant matière à réflexion aux autorités compétentes.
Comment comprendre cette recrudescence des actes de dépravation en milieu scolaire ? Le journal Confidentiel dans un dossier tente d'expliquer le fond du problème, Extrait.
« Ces dernières années, les pays africains subissent les influences technologiques et culturelles des pays occidentaux. Avec l’arrivée de nouvelles sources d’information pas très souvent contrôlées par les parents, les enfants deviennent de potentielles victimes de l’avènement de ces nouvelles technologies de l’information » indique le journal.
Mais dès lors est-il possible de se passer des réseaux sociaux, lieu par excellence où les jeunes passent le clair de leur temps ?
« Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont devenus indispensables dans la vie de certains d’entre eux. En plus de l’avènement des réseaux sociaux dont le contenu n’est pas toujours soumis au contrôle parental, il arrive également que les enfants soient soumis à une multitude d’influence : l’école, la rue, les groupes d’amis. La jeunesse africaine aujourd’hui pose problème.
Si le sexe, l’alcool, la drogue et la violence ont toujours existé en milieu scolaire, ils sont désormais banalisés. Il ne manque pas de jours où nous nous retrouvions face à des images montrant des jeunes ayant des comportements douteux. Sur les réseaux sociaux, ces comportements déviants prennent une autre ampleur.
Des fois, certaines scènes nous parviennent souvent en direct de la toile, ce qui choque et provoque l’émoi général. On a encore en mémoire la vidéo des élèves d’un des lycées de Kribi dans la région du Sud Cameroun qui se livraient régulièrement à des orgies et «chills» dans un appartement qui avait été affrétés pour les circonstances, et ceci à leurs heures de cours. » poursuit le confrère.
Comment comprendre que nos jeunes puissent aller aussi loin dans leur liberté en violant des règles de conduite en société ?
« Pour parler de dépravation des mœurs, il serait important et judicieux de définir tout d’abord ce concept. Quand on parle de mœurs, cela nous renvoie à des règles imposées par la morale sociale. Certains diront que les mœurs ne sont pas nées aujourd’hui, et que c’est un vocable qui était usité à l’époque de nos aïeux. Il existe donc de ce fait un problème générationnel entre le traditionnel et l’actuel. La dépravation quant à elle, si nous nous en tenons à sa définition d’après le dictionnaire français Larousse, la dépravation est un comportement dénaturé, une manière de se conduire immorale, en particulier sur le plan sexuel. Dans la même suite d’idée, la dépravation des mœurs est un outrage aux bonnes mœurs.
Si on s’accorde sur la responsabilité partagée des dérives observées dans les écoles, il faut en toute responsabilité mettre également un accent particulier sur le rôle des parents. Il est tout à fait légitime que l’éducation soit de la responsabilité des parents tout comme la formation des jeunes devrait être du ressort de l’Etat. Même si l’école est également après tout un lieu d’éducation, cette éducation a besoin d’une base assainie depuis la cellule familiale pour s’y asseoir solidement.
Au Cameroun, la société est essentiellement patriarcale. L’homme est dépositaire de l’autorité au sein de la famille. La femme y occupe une place prépondérante. Elle est le sein nourricier. Le rôle d’éducatrice parfois peut lui valoir le courroux du père de famille lorsque celui-ci estime qu’il existe des failles dans l’éducation de l’enfant. Parfois, pour renforcer son autorité auprès de l’enfant, elle peut avoir recours à l’autorité paternelle. Pour les familles monoparentales, l’éducation est assurée aussi bien par le parent que par son entourage, les oncles, les tantes et jusqu’à une certaine mesure certains voisins. Tout le monde est gardien de tout le monde.
Les temps changent et les hommes avec. Avec la montée en puissance du grand banditisme, des enlèvements, des viols, des disparitions d’enfants, des meurtres, les parents font de moins en moins confiance à tout ce qui les entoure. Même le voisin qui était autrefois considéré comme un membre de la famille, sa présence est devenue comme une violation d’un espace qui n’est pas le sien. La confiance qui jadis pouvait exister disparaît. Suite donc à ce souci de protection de leurs progénitures, il devient difficile pour les parents d’exercer un contrôle parental sur leurs enfants. Le jeune enfant qui n’a plus que son parent comme principale figure de référence est donc livré à lui-même. Cette jeunesse qui veut évoluer suivant les tendances de la société occidentale finit par s’embourber et se retrouve prise au piège.
Dans les milieux scolaires, le premier facteur responsable du détournement des jeunes est la mauvaise compagnie. L’utilisation des téléphones portables à l’intérieur et hors de l’enceinte des établissements favorise la création et l’appartenance à des groupes où peuvent se partager tout type de contenus. Nombreux sont ces camarades qui font des lycées et des collèges des lieux de trafic de toutes sortes de stupéfiants. Certains se font passer pour des lycéens, arborent des tenues de classes mais s’y rendent pour toute autre chose. Dans les classes, on retrouve des élèves en possession de toutes sortes d’armes. Au moindre mécontentement, ils n’hésitent pas à se servir de leurs armes aussi bien contre d’une part, leurs enseignants et d’autre part, leurs camarades. »