Dans un éditorial percutant du lundi, le directeur de publication du journal l'Indépendant souligne les récents événements secouant le Cameroun, mettant en lumière une série de défis politiques et de dysfonctionnements gouvernementaux.

L'éditorial intitulé "Le Temps des Surenchères" débute par le tumulte à l'Assemblée nationale, où l'opposition a chahuté le Premier ministre lors de la présentation du programme pour 2024. Les députés, munis de sifflets stridents, ont exprimé leur désapprobation face à un gouvernement déconnecté et à un processus législatif défaillant. Le directeur de publication critique le non-respect du règlement par le gouvernement, qui n'a pas transmis la loi de Finances aux députés dans les délais impartis.

Les débats autour du budget du Cameroun, en constante augmentation, soulèvent des questions sur son impact réel sur la vie des citoyens. Les députés, malgré leur désir d'examiner en profondeur le document, sont confrontés à un processus qui semble se dérouler sans accroc d'année en année.

L'éditorial évoque également les tumultes au sein du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) et les accusations d'usurpation pesant sur Cabral Libii. Cette affaire, qui tourne autour de promesses non tenues et de querelles internes, met en évidence les tensions au sein du parti.

L'affaire Martinez Zogo, avec le revirement de l'ordonnance de mise en liberté, soulève des questions sur l'indépendance du pouvoir judiciaire. L'éditorial critique les pressions politiques qui semblent influencer les décisions judiciaires, citant l'expression "On a écarté la norme et normalisé l'écart".

Le texte se termine par une critique acerbe du ministre de la Santé, Malachie Manaouda, pour avoir reçu des doses de vaccin contre le paludisme, soulignant le manque de priorités gouvernementales dans un pays confronté à des défis majeurs.

L'éditorial conclut en interrogeant, "Qui arrêtera le massacre de cette gouvernance catastrophique ?" offrant ainsi une analyse incisive et provocante de la situation politique au Cameroun.