Pour le confrère Mondafrique, l’enjeu du bras de fer entre le ministre camerounais des Sports Narcisse Mouelle Kombi n’est pas seulement la désignation du sélectionneur national des Lions indomptables. Derrière cette saga qui a tenu en haleine le Cameroun pendant plusieurs jours, s’est en effet joué un des épisodes de la guerre pour la succession de Paul Biya, âgé de 91 ans dont 42 à la tête de son pays. Et c'est le duo Chantal Biya-Ngoh Ngoh qui est en pôle position d'après le confrère.

Profitant de sa position stratégique, Ferdinand Ngoh Ngoh a méthodiquement étendu son influence au sein du gouvernement camerounais. Il a placé ses fidèles à la tête d'institutions clés comme la direction générale des Impôts, le port autonome de Douala, et la Caisse de dépôts et consignations (CDC).

De plus, il bénéficie du soutien crucial des Israéliens qui supervisent la Garde présidentielle et le Bataillon d'intervention rapide, les unités d'élite de l'armée camerounaise. Ancien haut-fonctionnaire relativement inconnu jusqu'en 2011, Ngoh Ngoh a gravi les échelons grâce à sa proximité avec la Première dame Chantal Biya, originaire comme lui de la Haute Sanaga.

Avec la présidentielle de 2025 en ligne de mire, le tandem Ngoh Ngoh-Chantal Biya cherche à consolider son emprise sur le pouvoir, surpassant d'autres clans dans la course à la succession de Paul Biya. Louis-Paul Motaze, ministre des Finances et neveu du président, nourrit également des ambitions présidentielles. Originaire du Sud comme son oncle, Motaze pourrait compter sur le soutien de ses alliés du Nord, marginalisés depuis la démission d'Amadou Ahidjo en 1982.

Le poste de ministre des Finances est particulièrement stratégique au Cameroun, permettant de s'assurer une clientèle politique par l'attribution de contrats publics. Motaze a ainsi tissé des liens solides dans les milieux économiques et financiers, un atout majeur pour ses ambitions. De plus, il a renforcé ses réseaux au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir.

2025 arrive à grand pas, la lutte pour le pouvoir s'intensifie. Ngoh Ngoh et Chantal Biya, grâce à leur influence et à leur contrôle des forces armées, semblent avoir une longueur d'avance. Reste à voir si cela suffira pour dominer les autres prétendants dans cette bataille complexe pour la succession.