Cette semaine qui est en train de se terminer, a débuté par du grand flonflon du côté de la SNH à Yaoundé. Non parce qu’ici, on a fini par débusquer les cadres qui bradaient le pétrole camerounais. Mais parce que le grand patron de cette tour de l'or noir, Sir Adolf Moudiki était de retour dans la maison, après près de 5 ans d'absence.

Le pas tatillon et la canne cherchant le sol, il a traversé le hall grouillant de youyous et d'applaudissements avec le flegme qu'on lui connaît, avec à ses côtés, une pimpante cougar que les habitués des lieux présentaient comme Nathalie Moudiki, son épouse. L’ambiance, en cette fraction de temps était des plus excitées. On se serait cru au marché de Nkolmesseng, tant chaque employé se sentait dans l'obligation d'applaudir. Et tant pis pour celui qui ne tape pas les mains, il serait vite rangé dans la liste des hiboux de la maison.

Un certain cadre du nom de Maurice Matanga qui s'était rapproché d'un clan à Etoudi vient fraîchement d'en payer le prix. Il a publiquement été débarqué de la grosse Prado qui lui servait de véhicule de service et contraint de rentrer à la retraite. Rien que cet autodafé au vu et au su de tout le personnel souligne si besoin est, que dans cette république, c’est chaque vieillard qui dispose de sa bananeraie et la gère comme bon lui semble.

Il y a ainsi le père du Sénat, le père de l’Assemblée, le père de la police, le père du pétrole…Bref, une gérontocratie agissante que chapeaute le Grand peupah national.

Sans qu’il soit nécessaire de préciser que cette classe qui s’est momifiée aux affaires n’a pas brillé toujours par une exemplarité dans la gestion il n’est point exagéré de rappeler que le dernier conseil d’administration a épinglé la gestion brumeuse de Pa’a Adolf le héros du jour. Ce qui ne l’a pas empêché d’enfiler la costard de chasseur des hauts complices de Glencore. D’où le fameux refrain "Papa Moudiki le père du pétrole, éyélé éééh éyélééééééh".