A l’occasion de la célébration de la 22ème édition de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse, 03 mai 2015, l’organisation professionnelle la plus représentative du secteur des médias au Cameroun a sollicité la mise sur pied d’un organe de régulation plus neutre, plus libre et plus indépendant.
A en croire le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC), le Conseil National de la Communication (CNC), dans sa forme actuelle est le principal bourreau de la Presse camerounaise. Les membres de ce syndicat ont encore en mémoire, les dernières décisions de cet organe chargé de la régulation du secteur des médias au Cameroun, interdisant à plusieurs journalistes et organes de presse d’exercer.
« Cela est la pire injustice que la presse puisse vivre. Elle se vit pourtant au Cameroun et il est temps que cela cesse », a indiqué Denis Nkwebo, président par intérim du SNJC dans sa déclaration, 03 mai 2015, jour de la célébration de la 22ème journée Mondiale de la Liberté de la Presse.
Le leader de cette organisation professionnelle la plus représentative du secteur des médias au Cameroun demande d’ailleurs à ses confrères « d’ignorer toute convocation de l’actuel CNC, jusqu’à ce que le Gouvernement accepte l’offre de dialogue de notre syndicat », appelle-t-il.
Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun demande au Gouvernement du Cameroun d’engager des discussions franches avec tous les acteurs des médias et de la communication en vue de la mise sur pied d’un organe de régulation libre et indépendant, « contrairement au CNC qui a été transformé en instance de règlement de comptes ».
De plus, à en croire les cadres de cette organisation, le fait que le CNC soit composé de membres nommés par décret présidentiel ne peut que l’amener à « sanctionner à tête chercheuse dans le seul but de protéger le régime en place et son chef dont il émane et dont il répond en sous-marin », remarque Denis Nkwebo.
Le syndicat est conforté dans cette position par l’analyse du Dr Ampère Simo, enseignant du Droit des Médias qui, au cours d’un séminaire organisé par la Fédération des Editeurs de Presse (Fedi presse) à Douala a déchiffré un certains nombre d’anomalies qui amènent le CNC à jouer plutôt un rôle de répression au lieu de celui de régulation qui lui est assigné.
« Le CNC a la particularité d’avoir été créé par décret présidentiel, ce qui ne lui laisse pas les coudées franches. Il ne peut pas prendre le risque d’une trop grande indépendance », relève l’enseignant d’université.
Le SNJC va aussi en guerre contre les bas salaires, les arriérés de salaires, les licenciements abusifs, la discrimination dans le traitement salarial, les pressions psychologiques, l’absence de sécurité sociale et l’absence d’assurances dans la presse camerounaise. Il regrette le comportement des patrons de presse qui « font une course folle pour l’enrichissement personnel et la défense des intérêts particuliers » et exige l’application « immédiate et sans aucune condition » de la Convention collective des journalistes et des professionnels des métiers connexes de la Communication sociale au Cameroun, signée depuis le 12 octobre 2008.
La 22ème édition de la Journée Mondiale de la liberté de la Presse avait pour thème : « Laissez le journalisme prospérer vers une meilleure couverture de l’information, l’égalité des sexes et la sécurité à l’ère du numérique »