Actualités of Monday, 29 February 2016

Source: camernews.com

SUD : Les agriculteurs réclament de meilleures conditions de travail

Cueillette dans un champ Cueillette dans un champ

Ils l’ont fait savoir le 25 février dernier au stade de football du collège régional d’agriculture d’Ebolowa, lieu retenu pour la cérémonie officielle du lancement de la campagne agricole 2016 pour la partie méridionale du Cameroun, sous la présidence du ministre de l’agriculture et du développement rural (minader) qu’assistait le gouverneur de la région du Sud, devant une foule de producteurs pleins d’attentes.

Pour Marlyse Ntyam porte parole de la plate-forme des producteurs de la région du Sud, l’accès à la terre pour les femmes reste un problème réel. L’insuffisance du matériel végétal de qualité et l’accès difficile aux crédits pour les producteurs sont des obstacles à l’amélioration de la productivité agricole.

L’enclavement des bassins de production reste une réalité pour le monde rural. Pourtant, l’agriculture familiale qui est le lot quotidien de ces vaillants cultivateurs contribue chaque jour à nourrir les populations urbaines. Il faut réduire la pénibilité de travail des acteurs, et les accompagner à une meilleure organisation qui devra les permettre d’accroitre les rendements. La pression de la demande des produits de la crue repose sur ces cultivateurs qui n’ont que leurs houes et machettes face à la forêt qu’il faut transformer.

Lorsqu’on sait que le pays est agro écologiquement favorable à toutes les cultures, mais curieusement importe plus qu’il ne produit pour nourrir sa population. On est en voie de s’interroger sur la destination des fonds engouffrés dans ce qu’on appellerait le développement de l’agriculture. Une classe d’experts est née dans la capture des fonds destinés à booster l’agriculture à la base.

Là, on fait de l’agriculture d’élite pas pour contribuer à garantir l’autosuffisance alimentaire dont souffre le pays aujourd’hui, mais justifier une certaine provenance de fonds. Ainsi, on peut alors développer à perte de vue des champs d’hévéa à la place des champs de manioc ou de la banane plantain destinés à la consommation des populations.

Henri Eyebe Ayissi ministre de l’agriculture et du développement rural (minader), après le tour du propriétaire dans son département ministériel s’interroger par deux fois à savoir comment faire pour mettre la nourriture à la portée des Camerounais.

A l’occasion du lancement de la campagne agricole dans la zone méridionale, il pense appuyer sur un levier de la dynamisation et de la densification des secteurs porteurs de croissance. Il pense bien à l’amélioration de la compétitivité agricole, la gestion durable des ressources et le développement des filières.

Des millions de semences améliorées de manioc ont été multipliées et distribuées, idem pour la pomme de terre et le riz. La lutte phytosanitaire n’a pas été en reste, 200 kilomètres de route ont été réhabilitées, 1216 jeunes installés sur les sites de production en 2015.

En guise de perspective pour le patron du minader dans le cadre du sous secteur de l’agriculture et développement rural, la vulgarisation de l’acte uniforme OHADA va s’intensifier. S’inspirant de l’allocution du chef de l’état à l’adresse de la jeunesse le 10 février dernier, Eyebe Ayissi engage les responsables des programmes d’accompagnement des jeunes à inciter et développer les mécanismes d’attrait des jeunes au travail de la terre.

Comme défis, il sera question de dynamiser et de densifier les structures agricoles, remettre sur orbite le programme de relance du verger cacao-café. La mise à disposition des semences à haut rendement, avec la création de nouveau champs chaque année.

Comme annonce forte, l’effectivité du paiement d’ici la fin du mois de mars des montants dus aux semenciers de maïs qui depuis trois années attendent passer à la caisse. Au terme de la cérémonie solennelle, un petit outillage agricole constitué de machettes, limes, haches, pulvérisateurs, brouettes, pousse-pousse et de sac d’engrais a été remis à quelque producteur pour amorcer la campagne agricole.

Et un don spécial du minader à hauteur 1.5 milliards FCFA en termes de matériel de sécurité et de protection phytosanitaire a été promis aux sept régions méridionales. Selon Salomon Bilounga cultivateur au village Ndjeng, le folklore est une fois de plus mis en scène avec le lancement de cette autre campagne agricole, illustration faite avec le nombre impressionnant de véhicule CA. On dit les mêmes choses, sans être concret, pour le petit cultivateur la semence de qualité manque, le suivi sur le terrain presqu’absent.

Les cultivateurs sont obligés d’aller avec leurs seules connaissances avec les résultats que nous connaissons, les faibles rendements. Les quelques appuis donnés en matériel végétal ne respectent pas le calendrier agricole, les semences de cette première campagne agricole doivent être données maintenant.

Ainsi, la matérialisation de l’agriculture dit de seconde génération à bien du chemin, le saupoudrage des actions conduit à aucun impact sur l’amélioration des conditions de vie des populations rurales qui sont pour la plupart des cultivateurs.

Comment comprendre qu’au moment où ce département ministériel développe le plus de programmes d’appuis et d’accompagnement de producteurs sur le terrain qu’il y a stagnation dans les récoltes créant ainsi le renchérissement des produits sur les marchés. Pour lui, les programmes se succèdent sans en évaluer les précédents, conséquence directe tout est saupoudré.

Le prix d’un bâton de manioc, ou celui du régime de plantain ou alors du kilogramme de riz de Ndop illustre à suffisance les faibles rendements actuels qui permettent de comprendre la menace réelle de l’autosuffisance alimentaire au Cameroun.

Malgré d’énormes moyens que l’état met pour booster la production agricole, les vieilles habitudes continuent à tirer le mouvement vers le bas, paupérisant davantage les cultivateurs pour installer les importations. Cette campagne agricole est alors le premier galop d’essai du patron du minauder pour accroitre au moins d’un cran le niveau de production actuelle.