• La dépouille d’un jeune a été retrouvée sur les bords d’un fleuve
• Les allogènes sont accusés
• Les autochtones ont détruit des bateaux de pêche
Deux jours de tensions intercommunautaires entre les locaux Ntumu et les allogènes, notamment les Bamoun qui y pratiquent la pêche, viennent de secouer la localité de Nyabizan dans la vallée du Ntem, région du Sud.
D’après des témoignages locaux, ces tensions sont nées de la mort d’un jeune originaire de l’arrondissement de Nyabizan , et dont la dépouille a été retrouvée sur les bords du fleuve où les allogènes ont leurs activités de pêche. Ce qui a suscité la colère des habitants qui ont détruit des bateaux de pêche.
Le lendemain, un autre jeune homme est retrouvé mort sur les berges du Ntem. Nouvelle colère des autochtones qui s’en prennent une fois de plus aux allogènes, certains leur demandant de rentrer chez eux.
C’est dans cette atmosphère tendue que le gouverneur est descendu sur les lieux. « Je suis venu ici pour faire en sorte que l’harmonie revienne », a-t-il déclaré dans des propos rapportés par la CRTV radio. « Il y a ici plusieurs communautés qui jusqu’ici ont vécu en parfaite harmonie. Il faut préserver cette harmonie. J’ai demandé aux chefs traditionnels de tout faire pour renouer les liens sociaux qu’il y avait entre les deux communautés », a ajouté Felix Nguelé Nguelé.
Descendu ce 8 mars à Nyabizan, un arrondissement du département de la Vallée du Ntem après des tensions intercommunautaires, Felix Nguele Nguele le gouverneur de la région du Sud a instruit les autorités locales de réorganiser l’activité de pêche sur la portion du fleuve Ntem qui baigne la localité. Mais avant, le gouverneur a demandé que cette activité soit suspendue à Nyabizan.
Cette mesure conservatoire pour ramener la paix sociale dans l’arrondissement après deux jours de tensions intercommunautaires entre les locaux Ntumu et les allogènes, notamment les Bamoun qui y pratiquent la pêche.
Ce n’est pas la première fois que la région du Sud enregistre des tensions intercommunautaires. En décembre 2020, l’International Crisis Group relevait ceci : « des vidéos, postées sur Internet, montrant des manifestations anti-Biya à Genève en juin 2019 ont incité des députés du Sud – en grande partie loyaux à Biya – à accuser de tribalisme les émigrés de l’Ouest, généralement perçus comme des sympathisants de Kamto. Des affrontements violents ont opposé ces groupes à Sangmélima, dans le Sud, en octobre 2019, sans cependant entraîner des morts".