C'est une expression – ou disons une menace à peine voilée – qui revient le plus couramment dans les quartiers. Elle sort très rapidement de la bouche des citoyens un peu nantis, roulant d'habitude dans de grosses caisses et comptant sur des connaissances qui peuvent les tirer d'affaire, peu importe comment ils sont en tort, se disent-ils.
Mais toujours est-il que, comme le dit-on familièrement par ici, derrière village, il y a village. Ces personnes oublient généralement qu'elles peuvent tomber sur plus fort qu'elles et que dans la vie, il faut être prudent, sage et ne pas attirer le problème vers soi.
Le plus souvent, c'est face à un problème, qui finit par les accabler, qu'elles se rendent compte qu'elles ne sont que des humains et que devant elles, se trouvent d'autres personnes plus mieux placées. Parfois, c'est trop tard, le mal est déjà fait.
L'histoire actuelle est racontée par le lanceur d'alerte Jacques Jorel Zang qui écrit : « 'Tu ne sais pas à qui tu as à faire / je vais te montrer de quoi je suis capable dans ce pays' (donc la personne qui se vantait, croyant qu'elle était plus puissante, ndlr) est en train de supplier un taximan en lui demandant pardon à la brigade de Nkomo ».
Comment en sont-ils arrivés là ? L'activiste apporte un éclaircissement : « Apparemment, il a pensé que comme il a une grosse voiture et une grosse veste, il est très puissant, mais c'était sans compter sur le fait que le taximan travaille pour une très haute autorité du pays ».
Malchance ou coup du sort, les deux conviennent à la description. C'est alors qu'arrivés à la brigade de Nkomo, les numéros ont parlé et chacun a retrouvé sa vraie place. 'Tu sais qui je suis' n'est finalement personne devant le taximan qui lui, est devenu quelqu'un.
« Continuez à juger les gens en fonction des apparences. Vous allez un jour tomber de très haut avec ce comportement », prévient la source.