Actualités of Thursday, 8 December 2022

Source: www.camerounweb.com

Sale temps pour ces Camerounais qui arnaquaient leurs compatriotes au Ghana (vidéo)

Certains vivent 20 par chambre play videoCertains vivent 20 par chambre

Le phénomène est devenu récurrent. Des personnes de moralité douteuse sèment amertume et désolation dans les familles camerounaises en promettant des emplois lucratifs à leurs victimes au Ghana contre de fortes sommes. Une fois sur place, les jeunes qui espéraient démarrer une nouvelle vie se retrouvent esclaves. Entassés par dizaines dans des chambres insalubres, ils sont menacés et contraints à leur tour d’extorquer des fonds à d’autres membres de leur famille en leur promettant l’Eldorado au Ghana. Certains Camerounais se sont organisés pour mettre la main sur quelques membres de ce réseau qui ont déjà fait de nombreuses victimes.

Le réseau Qnet

Beaucoup de personnes sont victimes en Afrique de l'Ouest avec QNET. Selon Boris Bertolt, « il s'agit d'un réseau de trafic humains qui consiste à faire miroiter à leurs victimes des opportunités d'emplois alléchantes dans les grandes entreprises. »

C’est d’ailleurs une réalité qui s’est avéré avec plusieurs témoignages. Le journaliste est revenu sur le cas du Ghana et le mode de fonctionnement du réseau.



« Un ancien camarade ou un proche vous contacte et vous faire croire que sa vie dose depuis qu'il vit au Ghana, qu'il travaille dans une multinationale et qu'il y'aurait encore des recrutements en cours.il vous demande de lui envoyer votre CV en vous disant qu'il ne vous promet rien mais on ne sait jamais. Quelques semaines plus tard, un numéro du Ghana vous contacte pour vous annoncer que votre dossier a été retenu et que vous devez être au Ghana dans une semaine pour l'entretien. Il vous apprend également qu'il faut prévoir un montant allant de 600.000f à 800.000f pour l'hébergement, la nutrition et pour la formation en langue. Pour vous mettre en confiance il vous dit que votre famille peut envoyer l'argent dès que vous arriverez sur place », raconte Boris Bertolt.

« Même si vous n'avez pas de passeport il vous guide comment venir par la route et que tous vos papiers seront mis à jour sur place. Arrivé à Accra ou Koumassi, votre proche viens vous chercher et vous conduit dans un bon hôtel pour la nuitée en vous disant que vous devez vous reposez pour l'entretien », a-t-il poursuivi.

« Le lendemain si vous n'êtes pas venus avec l'argent on vous fait appeler votre famille d'envoyer l'argent berné par le petit soin de cette nuitée vous êtes sûr que vous avez à faire à un vrai travail et vous vous exécutez. Dès que le versement est fait on vous amène au lieu de l'entretien, une quelconque maison où cohabitent de nombreux jeunes venus de divers pays. C'est là alors que le massacre commence. On vous explique qu'en réalité le travail c'est le networking, on vous dépouille de tout votre argent, vos pièces d'identité et votre puce. On vous fait comprendre que vous devez faire venir d'autres personnes de la même façon qu'on vous a fait venir et ainsi vous toucherez des commissions sur les personnes que vous réussirez à arnaquer à votre tour et ainsi que sur celles qui viendront derrière celles qui sont venus derrière vous et de cette façon en dix mois vous gagnerez 50 millions », a-t-il raconté.

« Ils ne vous disent pas ouvertement que vous êtes séquestrés mais dès que vous allez aux toilettes au moins 4 personnes vous suit, vous sortez au balcon pareil dès que vous demandez pourquoi on vous suit on vous répond que dans cette nouvelle famille personne ne marche seule. Dans cette maison chaque matin les leaders font des prières de groupe et après les prières on vous fait écouter des vidéos sur comment gagner 50 millions en 10 mois après avoir visionné tous ceux qui ont accepté marché dans la combine se mettent au travail en cherchant dans leurs listes d'amis restés au pays des potentiels victimes. C'est ainsi en longueur de journée », a indiqué le politologue.

Des jeunes ont été dévoilés comme étant des recruteurs pour ce réseau d'arnaque. À Accra deux des chefs de gang de cette escroquerie sont des jeunes Camerounais. Il s’agit de KEUTCHAKEU STÉPHANE PERRY NOËL, NJAMGA DJOBET GRÂCE PASKY et KEHINDE MANUWA ELVIS

« Chers jeunes c'est vrai que le pays est dur et qu'il n'y a pas de boulot mais faites attention à toute proposition d'opportunités qu'on vous fait miroiter et que vous trouvez trop facile. Nous interpellons le gouvernement Ghanéen à prendre ses responsabilités pour démanteler ce type d'activité illégale sur leur territoire », a conclu Bertolt.