Actualités of Saturday, 16 April 2016

Source: 237online.com

Sale temps pour les fonctionnaires ' fantômes'

Photo à titre d'illustration Photo à titre d'illustration

Au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (MINFOPRA), à qui incombe la charge de l'opération d'assainissement du fichier solde de l'Etat, l'on se frotte déjà les mains.

Comme au ministère des Finances où l'on se félicite de l'économie réalisée au mois de mars. Et pour cause ! La chasse aux personnels fantômes a permis de débusquer 3 200 agents publics et fonctionnaires qui émargeaient impunément dans le trésor public.

Les salaires de ceux-là ont été purement et simplement suspendus depuis le mois de mars. Grincements de dents et jérémiades ont fusé du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest... Mais, l'assainissement est bel et bien en cours.

Et puis, l'on ignore depuis combien de mois ces derniers ont spolié les contribuables camerounais.

Même si dans ce coup de filet, des noms de certains fonctionnaires se seraient glissés par erreur - aucune œuvre humaine n'étant parfaite, l'opération est à applaudir des deux mains. Et ceux-là qui ne se reprochent de rien et qui sont régulièrement à leurs postes, sont d'ailleurs conviés à venir régulariser leur situation à Yaoundé, avant le 29 avril.

En produisant les pièces justifiant de la présence effective au poste : l'acte de recrutement ou d'intégration, un certificat de prise de service et une présence effective datant de moins de trois mois. La recréation n'a d'ailleurs que trop duré.

Certains agents publics, une fois qu'ils obtiennent l'acte d'intégration à la fonction publique, à travers le fameux matricule, ont tôt fait de développer plusieurs formes de stratagèmes pour se faire payer, chaque mois, dans les caisses de l'Etat sans jamais se présenter à leurs postes de travail.

Si les uns réussissaient l'exploit de toucher régulièrement pendant des années alors qu'ils vivent à l'étranger au lendemain de leur recrutement ou intégration, les autres se faisaient établir de faux documents pouvant leur permettre de toucher trois, voire quatre salaires, pendant le même mois.

Et parfois, avec les complicités insoupçonnées des responsables hiérarchiques ou des agents chargés de contrôler. Les comportements opportunistes de ces fonctionnaires, qui ne mettent, en avant, que leurs intérêts personnels, ont oubliés ou foulés au pied le principe de l'intérêt général, socle de tout service public.

Ils ne sont plus au service de l'Etat, ni des usagers, ils se servent de l'administration, de leurs positions, pour se remplir les poches. Ils trahissent les termes du contrat qui les lient à la fonction publique.

L'on pourrait comparer la situation des personnels fantômes à l'adage du voleur, qui pendant 99 jours, échappe à la vigilance et aux mesures de sécurité mises en place par le propriétaire, pour protéger sa fortune.

L'on se souvient que le MINFOPRA avait publié la liste de 10 000 agents publics, contractuels et fonctionnaires, à clarifier leur situation au mois d'août 2015. Certains n'étaient rattachés à aucune administration.

Mais, ils émargeaient dans la caisse de l'Etat. Trois mois après, le MINFOPRA est revenu à la charge en publiant les noms de ceux qui n'étaient toujours pas en règle, au mois de novembre dernier.

Ils ont continué à traîner le pied. Et le MINFOPRA leur a accordé encore une dernière chance, d'une période de trois mois. Et c'est donc en toute logique que les salaires de ces personnels fantômes ont été suspendus au mois de mars 2016.

La tolérance administrative a des limites.

Cette interpellation intervient d'ailleurs après plusieurs opérations d'assainissement entreprises par la fonction publique : Antilope, SIGIPES I...
L'assainissement du fichier-solde de l'Etat en cours rentre dans le cadre du transfert des données du Système informatique de gestion intégrée des personnels de l'Etat et de la solde vers le SIGEPES II.

Le centième jour de l'Etat (propriétaire longtemps volé) est donc enfin arrivé.