Samuel Eto'o Fils incarne un modèle de patriotisme en Afrique. Le patriotisme, souvent perçu comme une simple théorie, est en réalité une vertu cardinale qui doit se manifester dans les actions et décisions quotidiennes. Eto'o, en tant que président de la FECAFOOT, a toujours montré un engagement sincère et une participation active à la vie communautaire et nationale. Ses propos, appelant à l'unité et au soutien du public, témoignent de son esprit patriotique. Contrairement à ceux qui restent en Europe, Eto'o a choisi de rentrer dans son pays natal pour y développer le football, malgré les nombreux obstacles. Son exemple montre que l'Afrique est plurielle et qu'elle est munie de personnes de valeur qui ont à cœur de faire rayonner le continent.
Samuel ETO’O Fils : un modèle de patriotisme
Si la nature des mots, des termes, des expressions et des concepts est la construction mentale, ou plus clairement si les concepts sont exclusivement de simples contenus de pensées, on travaillerait davantage à leur donner un sens concret et une signification afin qu’ils puissent s’identifier à la réalité. On peut donc se demander si les théories que nous-mêmes avons délibérément choisies pour construire l’organisation sociopolitique de la société revêtent une certaine influence sur le vécu quotidien du citoyen ou des citoyens que nous sommes. Autrement dit, la pensée morale et politique que nous nous sommes assignée est-elle concrètement l’expression de la réalité ?
On a longtemps cru que le patriotisme est une simple théorie dont le but consiste à chanter machinalement les cantiques sans tenir compte de la dimension pratique de ce concept qui, à n’en point douter, constitue une vertu cardinale au sens où il est l’âme d’une nation, d’un peuple et donc le placenta d’un Etat. Pour cela, le patriotisme ne doit pas être un moyen d’endormissement encore moins un saupoudrage au service de l’embellissement des discours et énoncés, mais un élément central anthropologique qui nous lie directement au reste du peuple. Le patriotisme est donc, de ce point de vue, une théorie qui donne vie à un peuple et qui mérite de ce fait d’être visible dans nos actions et décisions en tant que vertu capitale. Le véritable patriotisme consiste à incarner les valeurs essentielles de la nation, à travers un engagement sincère et une participation active à la vie communautaire et nationale.
« Mes frères, je vous ai fait venir pour vous prier de cesser le feu. Je vous en prie. Je voudrais que vous essayiez de parler aux Camerounais afin qu’ils recommencent à nous supporter. Vous savez, il n’est pas facile pour un joueur d’évoluer, de faire un bon match quand il n’a pas son public derrière lui. Nous avons un nouvel entraineur. (...) Tout ce qui nous manque c’est notre public. Les gars, je compte sur vous. »
Ces propos témoignent éloquemment de l’esprit de patriotisme que l’actuel président de la FECAFOOT a toujours incarné. Par ailleurs, c’est une preuve palpable que, sur le plan sportif, l’Afrique n’est pas constituée de personnes nombrilistes vouées à leurs seules causes exceptionnelles, tant s’en faut. Elle est munie de personnes de valeur qui ont à cœur de faire rayonner ce continent, nonobstant les préjugés et les pesanteurs. Eto’o en est d’ailleurs une, lui qui n’est pas resté en Europe, mais a préféré rentrer dans son pays natal pour y développer le football, en dépit de nombreux blocages et écueils internes. Il y a ainsi lieu de dire que l’Afrique est plurielle. René Dumont et Marie-France Motin ne disent pas autre chose quand ils présentent l’Afrique en quatre, à savoir :
« L’Afrique des intellectuels restés en Europe. De cette Afrique-là, ils ne connaissent que leurs homologues « les peaux noires et masques blancs » (...). Enfin, il y a plus moderne et morose l’Afrique des experts. Celle des Nations unies et d’autres institutions internationales, qui noient la réalité et nient la vie dans un langage codifié, une langue d’ordinateur qui servira indistinctement pour l’Amérique latine et l’Asie du Sud. »