Le football camerounais est le théâtre d'une nouvelle controverse qui dépasse les simples enjeux sportifs. Au cœur de cette polémique : le contrôle des passeports des joueurs de l'équipe nationale, les Lions Indomptables. Ce qui pourrait paraître comme une simple formalité administrative cache en réalité des tensions plus profondes, mêlant sport et politique à l'approche des élections présidentielles de 2025.

L'affaire a pris de l'ampleur suite aux déclarations de Marc Brys, sélectionneur des Lions Indomptables, lors d'une interview accordée au quotidien belge DHnet. Le coach a expliqué avoir personnellement géré le contrôle des passeports des joueurs le jour même du match, une procédure qui a suscité des interrogations et des critiques.

Cette situation a été rapidement exploitée par certains acteurs politiques, notamment Nkou Mvondo, figure de l'opposition qui se présente comme un "faiseur de roi". Ce dernier voit dans la présidence de Samuel Eto'o à la tête de la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot) une possible stratégie de l'ancien footballeur pour accroître sa popularité en vue des échéances électorales de 2025.

"On doit démontrer que le système actuel ne marche pas... Et à travers le football, chacun reconnaîtra qu'aucun pan de la République ne fonctionne", affirme un proche de Nkou Mvondo, illustrant la volonté d'utiliser les dysfonctionnements présumés dans le football comme un miroir des problèmes plus larges du pays.

Cependant, une analyse approfondie des règlements de la Confédération Africaine de Football (CAF) révèle que la procédure de contrôle des passeports est en réalité une formalité courante. Le document "Règlements de la Coupe d'Afrique des Nations" stipule clairement que les joueurs doivent présenter leur passeport en cours de validité lors des rencontres, et que le contrôle doit être effectué lors d'une réunion technique organisée par le commissaire du match.

La simplicité de ces règles soulève des questions sur la nature réelle du conflit entre la Fécafoot et le sélectionneur Marc Brys. Certains observateurs y voient une "fabrication" destinée à entretenir un climat de confusion, avec en toile de fond les enjeux politiques de 2025.

Cette situation met en lumière la complexité des relations entre sport et politique au Cameroun. Alors que l'équipe nationale se prépare pour les qualifications de la CAN 2025, ces tensions en coulisses pourraient avoir un impact sur les performances des Lions Indomptables.

L'enjeu dépasse donc largement le cadre sportif. Il s'agit désormais de savoir comment ces différents acteurs - Fécafoot, sélectionneur national, et figures politiques - parviendront à naviguer dans ces eaux troubles, entre ambitions personnelles et intérêt national.