L'absence prolongée du président camerounais Paul Biya de la scène nationale et internationale suscite de plus en plus d'interrogations et d'inquiétudes au sein de l'opinion publique. Depuis son départ de Chine le 8 septembre dernier, le chef de l'État semble avoir disparu des radars, manquant plusieurs rendez-vous importants et alimentant les rumeurs sur son état de santé.
Le premier faux bond notable a été l'annulation de sa participation à la 79ème Assemblée générale des Nations Unies. Alors qu'une délégation l'attendait déjà aux États-Unis, le président Biya a préféré rester à Genève, où il séjourne depuis son départ de Chine. C'est finalement le ministre des Relations Extérieures, Lejeune Mballa Mbella, qui a représenté le Cameroun et prononcé l'allocution au Sommet de l'Avenir dimanche dernier.
Plus récemment, un retour au Cameroun était annoncé cette semaine, suscitant une mobilisation importante à l'aéroport international de Yaoundé Nsimalen, notamment dans les rangs du parti au pouvoir, le RDPC. Cependant, ce retour n'a pas eu lieu, Paul Biya demeurant toujours en Europe.
Face à ce silence prolongé, des sources non officielles évoquent des problèmes de santé qui expliqueraient cette absence. Âgé de 82 ans, le président Biya fait l'objet de spéculations récurrentes sur sa capacité à gouverner.
Cependant, la chaîne de télévision privée Vision 4, proche du pouvoir, a tenté de rassurer l'opinion publique. Dans un reportage de Bruno Bidjang, la chaîne affirme que "Paul Biya est en pleine forme du côté de Genève" et qu'il "sera au Cameroun dans les prochains jours". Cette déclaration a toutefois été accueillie avec scepticisme par une partie de l'opinion publique, certains la qualifiant de "manipulation".
En l'absence du président, c'est le Premier Ministre Joseph Dion Ngute qui assure la gestion des affaires courantes du pays, agissant sur "Très Hautes Instructions présidentielles". Il est notamment prévu qu'il préside les activités de la 63ème édition de la saison sportive du Cameroun.
Le silence des autorités officielles sur la situation exacte du président Biya ne fait qu'amplifier les inquiétudes et les spéculations. Cette absence de communication transparente soulève des questions sur la stabilité politique du pays et la continuité du pouvoir.
Alors que le Cameroun fait face à de nombreux défis, tant sur le plan sécuritaire qu'économique, l'absence prolongée de son chef d'État ne manque pas d'alimenter les débats sur la nécessité d'une transition politique et d'un renouvellement de la classe dirigeante.