C'est un scandale qui a fait la une des médias ces derniers jours. L'École Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) du Cameroun est au centre d'un nouveau scandale lié à l'admission de candidats non admissibles au concours d'entrée cette année. Cette école, renommée pour former les futurs cadres de l'État, est souvent associée à des scandales et à la corruption. Cette fois-ci, le scandale concerne un candidat dont le nom a été inclus par erreur dans la liste définitive des admis.

Le candidat en question, nommé Efo Ignace Désiré, n'a pas réussi les épreuves d'admissibilité, ce qui aurait dû normalement le disqualifier du concours. Cependant, son nom a été inexplicablement ajouté à la liste des admis au cycle A des Douanes. Les responsables de l'ENAM ont publié un communiqué expliquant que cette inclusion était due à une erreur, mais cela soulève des questions sur la transparence du processus de sélection.

En outre, une deuxième liste publiée par l'ENAM présente un autre problème : elle comporte deux noms supplémentaires qui n'apparaissent pas sur la première liste. Cela alimente les soupçons de manipulation des résultats.

Selon des sources internes à l'ENAM, cette situation découle d'un réseau de corruption et de manipulation du processus de sélection. Les critères d'admission semblent être basés sur le patronyme ou l'influence, au lieu de la méritocratie. Les enfants et les proches des élites du pays sont souvent privilégiés pour être admis à l'ENAM, même s'ils ne remplissent pas les conditions requises.

Lors de sa prise de parole ce dimanche sur Vision 4, l'économiste Dieudonné Essomba revient sur ce scandale. Il recadre sèchement le directeur de l'ENAM. « On sait que l'ENAM n'est pas dissociable du faux (...) Aujourd'hui on demande au directeur de l'ENAM d'être un peu intelligent pour éviter certaines choses », a indiqué Essomba.

Ce scandale met en lumière les problèmes persistants de corruption et de népotisme dans l'ENAM, ce qui soulève des préoccupations quant à la formation des futurs cadres de l'État au Cameroun. La question de la réforme de cette institution est de plus en plus soulevée par ceux qui estiment que l'ENAM est devenue un repaire de privilégiés, plutôt qu'une école de formation pour les meilleurs talents du pays.

Les critiques appellent à une réforme en profondeur de l'ENAM pour mettre fin à ces pratiques scandaleuses et garantir une sélection transparente et méritocratique des futurs fonctionnaires de l'État au Cameroun.