Selon les informations du lanceur d'alertes Boris Bertolt relayées par le confrère Camerounactuel, des paiements doubles auraient été effectués et des millions de Fcfa auraient été détournés à l'Assemblée Nationale et des enquêtes sont ouvertes au SED.

L’Assemblée nationale du Cameroun croule sous les scandales financiers. Le dernier en date porte sur le financement de la 18e conférence des présidents des assemblées africaines du Commonwealth. L’événement se déroule du 13 au 22 juillet 2023 au Cameroun. 20 pays participent à cet évènement à Yaoundé. Un évènement qui devra regrouper près de 300 personnes au Palais des Congrès. Il est placé sous la coordination de l’Honorable Mary Muyali.

A cet effet, une demande d’appui à l’organisation de l’évènement avait été adressée au chef de l’Etat. Paul Biya ordonne le déblocage de la somme d’un milliard Fcfa destiné au comité d’organisation. Mais à en croire Boris Bertolt, les organisateurs vont manœuvrer pour obtenir de nouveau des caisses de l’Assemblée nationale, 750 millions Fcfa.

« Le même évènement aura donc été financé deux fois. L’affaire passe très mal. Une enquête n’a pas encore été ouverte. Mais Cavaye Yeguie Djibril a déjà confié que son autorisation n’a pas été requise pour obtenir un double paiement. Cette affaire arrive mal à l’Assemblée nationale au moment où l’institution fait face à une autre affaire d’escroquerie en bande organisée qui implique des hauts cadres du secrétariat général. Ils ont été convoqués pour besoin d’enquête au Secrétariat d’Etat à la défense (SED) en date du 31 mai 2023.

Il s’agit de : Addoulaye Daouda, Secrétaire Général Adjoint n°1 (coordonnateur) ; Abba Maina Abba, Contrôleur Général des Services des Questeurs ; Ngansop Gilles, Directeur des Ressources Financières et du Budget ; Hoche Mozogo, Directeur de l’hôtel des Députés ; Betsi Georges, Directeur des Projets, du Patrimoine et de la Logistique ; Tahmar épouse Djadai Yacouba, l’agent comptable.

L’affaire porte sur l’informatisation de l’hôtel des députés pour un coût total de 56 millions Fcfa. Sauf qu’une expertise faite après l’éclatement de l’affaire a révélé que le véritable montant du projet était évalué entre 6 et 10 millions de Fcfa. Soit un manque à gagner de près de 50 millions Fcfa dans les caisses de l’Assemblée nationale.

L’affaire éclate lorsque le prestataire des travaux décide de réclamer son dû auprès de l’agent comptable, Tahmar épouse Djadai Yacouba, qui n’est autre que la nièce du président de l’Assemblée nationale (PAN), Cavaye Yeguie Djibril. Il sera rabroué et décidera de rompre le silence. Le scandale tombe mal à quelques jours du début de la session parlementaire de juin de l’Assemblée nationale.

Pour étouffer l’affaire, le directeur de cabinet du PAN, Boukar Ibrahim dépêche au SED, le chef de la sécurité Haman Gabdo pour décaler les auditions après la session parlementaire du mois de juin. Le lieutenant-colonel Dieudonné Bialo, chef du service central des recherches judiciaires acceptera de reporter les auditions pour une date ultérieure. Les responsables convoqués ne s’y sont donc pas rendus » révèle Boris Bertolt.