C’est le scandale du moment au Cameroun. Le Cameroun, à travers deux de ses plus grandes entreprises publiques, est éclaboussé par un nouveau scandale de corruption, cette fois à l’international. Il s’agit de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et de la Société nationale de raffinage (SONARA ) dont des responsables auraient reçu des pots-de-vin d'environ 7 milliards de Fcfa de la part de Glencore Plc, une société multinationale anglo-suisse de négoce de matières premières et d'exploitation minière, pour favoriser les opérations de celle-ci au Cameroun. Poursuivie par les justices anglaise et américaine pour des actes de corruption, la multinationale, a reconnu avoir corrompu pendant des années des agents publics dans plusieurs pays d’Afrique dont le Cameroun.
Suite à ces aveux, La classe politique exige des enquêtes à la suite des révélations faisant état du paiement de pots-de-vin d’environ 7 milliards Fcfa à certains responsables de ces deux sociétés d’État par la multinationale Glencore.
Le député Jean Michel Nintcheu monte lui aussi au créneau. « Il est impératif de dégager, côté Cameroun, toutes les responsabilités qui s’imposent dans cette affaire scabreuse qui ne saurait rester impunie. Des enquêtes approfondies de la Chambre des comptes et de l’Anif sont indispensables pour démêler l’écheveau et les coupables doivent par la suite être sévèrement punis conformément à la loi. Les crimes économiques sont imprescriptibles. La leçon à tirer de ce scandale est qu’on n’a décidément pas encore sorti tous les cadavres des placards de ce long règne qui dure depuis près de 40 ans », explique-t-il dans une réaction publiée sur sa page Facebook hier dimanche.
Selon le cadre du SDF, ce vaste scandale met en mal l’image du Cameroun. C’est pourquoi une enquête doit être ouverte pour savoir si la « multinationale Glencore qui est active dans le négoce des matières premières a-t-elle accordé des prêts au Cameroun en échange du pétrole camerounais à commercialiser dans le futur ? Quelle est la nature de cet accord qui avait été signé entre Glencore et la partie camerounaise représentée par la SNH et la Sonara, puisqu’il s’agit du négoce du pétrole ? Des responsables camerounais impliqués dans la chaîne de corruption ont perçu sept (07) milliards de FCFA de pots de vin. C’est inacceptable. Qui sont les fonctionnaires impliqués dans cette affaire de corruption à grande échelle ? Qui sont ceux qui étaient les donneurs d’ordre quand on sait que la gestion de notre pétrole à grande échelle relève de la souveraineté nationale ? »
Ci-dessous l’intégralité de sa réaction :
Réaction de l’Hon Jean Michel NINTCHEU à propos de l’affaire Glencore
1,5 milliards de dollars soit environ 915 milliards de FCFA, c’est la somme que la multinationale Glencore a accepté de payer à la justice américaine pour régler ses enquêtes en cours devant les tribunaux. Le géant minier spécialiste dans le négoce des matières premières reconnaît sa responsabilité dans les affaires de corruption et de manipulation des marchés en Afrique et en Amérique du Sud. Glencore a accepté de payer environ 700 millions de dollars (427,35 milliards de FCFA) de pénalités pour avoir corrompu des fonctionnaires étrangers dans sept pays différents pendant près de 10 ans. L’entreprise a également plaidé coupable devant la justice britannique pour sept chefs d’accusation pour corruption dans ses activités pétrolières au Nigeria, en Guinée équatoriale, en Côte d’Ivoire et au Cameroun. Glencore a versé des pots de vin à hauteur de 100 millions de dollars (61,05 milliards de FCFA) pour obtenir des contrats pétroliers et pour éviter des audits gouvernementaux. Des pots de vin ont également été versés à des juges pour faire disparaitre des procès.
À partir du moment où le Cameroun est nommément désigné dans ce vaste scandale qui met à mal son image et son attractivité économique, ne pas investiguer sur les activités de Glencore dans notre pays participerait d’une démarche irresponsable empreinte d’une volonté manifeste de dissimulation entretenue. La multinationale Glencore qui est active dans le négoce des matières premières a-t-elle accordé des prêts au Cameroun en échange du pétrole camerounais à commercialiser dans le futur ? Quelle est la nature de cet accord qui avait été signé entre Glencore et la partie camerounaise représentée par la SNH et la Sonara, puisqu’il s’agit du négoce du pétrole? Des responsables camerounais impliqués dans la chaîne de corruption ont perçu sept (07) milliards de FCFA de pots de vin. C’est inacceptable. Qui sont les fonctionnaires impliqués dans cette affaire de corruption à grande échelle ? Qui sont ceux qui étaient les donneurs d’ordre quand on sait que la gestion de notre pétrole à grande échelle relève de la souveraineté nationale ?
Il est impératif de dégager, côté Cameroun, toutes les responsabilités qui s’imposent dans cette affaire scabreuse qui ne saurait rester impunie. Des enquêtes approfondies de la Chambre des comptes et de l’Anif sont indispensables pour démêler l’écheveau et les coupables doivent par la suite être sévèrement punis conformément à la loi. Les crimes économiques sont imprescriptibles.
La leçon à tirer de ce scandale est qu’on n’a décidément pas encore sorti tous les cadavres des placards de ce long règne qui dure depuis près de 40 ans.
Hon Jean Michel NINTCHEU
Député