Un scandale de matchs truqués est en train d’éclater à la figure de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et de son président Samuel Eto'o Fils. Une conversation téléphonique a fuité. Dans celle-ci, on entend le boss de la fédé dire que l’objectif est de faire montrer un club en première division par tous les moyens.

Quelques heures après cette fuite incroyable, une note a été publiée dans laquelle il est rappelé des antécédents sombres dans le football camerounais, avec des soupçons de compromis et d’addition aux jeux de hasard.

Matchs truqués, paris sportifs dans le football camerounais : quand les "pommes pourries" prennent le contrôle. Tout le monde se souvient du coup de coude d’Alexandre Song sur Mario Mandzukic lors de la Coupe du monde 2014.

Ce que l’on sait également, c’est que quelques heures avant le match Cameroun-Croatie, un célèbre parieur, Wilson Raj Perumal, de nationalité singapourienne, avait annoncé que la Croatie gagnerait par 4 à 0 et qu’un joueur serait exclu du match avant la fin de la première mi-temps. La suite, nous la connaissons tous : la Croatie avait gagné par 4 à 0 et Song avait posé un acte lunaire sur Mandzukic qui lui avait valu son expulsion avant la mi-temps.

Le magazine allemand Der Spiegel qui a construit sa réputation sur des grandes enquêtes, avait évoqué l’hypothèse d’arrangements sur les résultats de ce match et des fraudes sur les paris truqués portant à la fois sur le résultat du match et la probabilité d’une expulsion avant la mi-temps.

Der Spiegel évoquait l’existence de « sept pommes pourries » [sieben faule Äpfel] dans l'équipe des Lions indomptables. Plus tard, dans un entretien-bilan à Canal 2 International le Professeur Owona expliquait la débâcle des Lions à ce mondial par l’actions des « neuf (sic) pommes pourries » (voir extrait ci-dessous).

À la suite de ces accusations, une enquête avait été diligentée à la Fecafoot. Malheureusement, comme c’est très souvent le cas au Cameroun, ouvrir une enquête est la technique imparable pour enterrer une affaire. Plus grave, un audit sérieux de la débâcle des Lions à cette coupe du monde n’a pas été fait et comme l’a dit Winston Churchill « un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ».

En fait, les actes de favoritisme au profit de quelques équipes en vue de les faire accéder en division supérieure, les matchs arrangés, la corruption d’arbitres ne sont en fait que le fruit de notre incapacité à solder réellement le passif de notre football.

Nos Lions de 2014, dont certains sont notoirement connus pour leur addiction aux jeux de hasard, méprisent aujourd’hui les considérations éthiques élémentaires et s’investissent de plus en plus dans les paris sportifs. Visiblement, avec ce qui se passe actuellement dans le football camerounais, « le passé est l'oracle de l'avenir, et l'avenir est un interminable passé ».

L’intervention est de l’analyste Dr Raoul Sumo Tayo qui « accuse Samuel Eto'o Fils de maintenir la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) dans le système des matchs truqués », résume Boris Bertolt.