Un scandale a éclaté à Yaoundé lorsque la police camerounaise a fait une descente au Famous, un lounge appartenant à Eran Moas, et a tout détruit. La structure n'aurait pas respecté la règle interdisant la vente de chichas, une décision en vigueur depuis 2022.
La commercialisation et la consommation de la pipe à eau, encore appelée « chicha » ou narguilé, sont interdites au Cameroun depuis le mois de mars 2022, suite à une décision du ministère en charge de l’Administration territoriale (MINAT). Cette interdiction rejoint celles en vigueur dans d'autres pays africains comme le Bénin, la Guinée, le Kenya, le Rwanda et la Tanzanie. Au Burkina Faso, la mesure d’interdiction est en vigueur seulement dans la commune de Ouagadougou, depuis le 6 avril 2021.
L'interdiction de la consommation de la chicha, décidée ces derniers temps dans un certain nombre de pays du continent, suscite une incompréhension auprès des organisations et acteurs de lutte contre le tabac et les drogues. Ces derniers s’attendaient à ce que ces mesures s’appliquent à l’ensemble des produits assimilés.
« La société étant caractérisée par cette incoordination, on se rend compte qu’on fait du deux poids, deux mesures. Ou alors en fonction des intérêts, les décisions prises, même au plus haut niveau, sont paradoxales à défaut d’être contradictoires, » déclare Abakar Mefire, de l'Institut Siantou supérieur de Yaoundé.
Le Cameroun avait pourtant voté et adopté la loi N° 40/2010 portant lutte contre le tabac. Cependant, cette loi est loin d’être appliquée de manière stricte. L'incident au Famous met en lumière les lacunes dans l'application des réglementations et les incohérences dans les politiques de lutte contre le tabac et les drogues.