On pouvait en effet se douter de la présence très forte de ces jeunes malfaiteurs qui se font appeler les microbes, dans un pays où le gouvernement et les forces de l’ordre n’ont pas disparu. Aux dernières nouvelles, les bandits et les autorités travailleraient presqu’ensemble.
Dans une de ses publications, l’activiste N’zui Manto sort les secrets. Il dit que le phénomène des microbes est un business juteux du système.
« Le premier se fait appeler Drake. Condamné à 18 mois de prison, il en est ressorti au bout de 7 après que sa famille a payé une somme d’argent pour "partir en convoi", stratégie permettant à un détenu d’être transféré vers une autre prison où il pourra être libéré discrètement. Boza free », souligne la source.
Le deuxième microbe, lui, s’appelle Doumbe alias Manor. Il avait été condamné à 6 ans de prison par le Tribunal de grande instance (TGI) de Bonanjo. Après seulement 2 ans, « sa famille avait payé le convoi qui lui permettra d’être transféré à Nkongsamba où il a été libéré en catimini. Boza free », apprend-on.
Puis le troisième du nom d’Issa, a écopé d'une peine de 2 ans de prison et a été libéré après seulement 5 mois. Comment le business fonctionne, peut-on alors se demander.
À N’zui Manto de répondre qu’une fois qu’ils seront condamnés, « le régisseur de la prison de New-Bell se frottera les mains et entre en scène après 5 ou 6 mois en détention. Une personne influente, la famille d’un microbe pèsera de son influence ou payera une somme d’argent au régisseur afin d’être transféré à la prison de Nkongsamba, Edea ou de Ngambé. Là-bas, la famille pourra plus silencieusement corrompre et faire libérer le microbe qui quelques jours plus tard, sera de retour à Douala ».
Et le jeu recommence, mettant en péril les honnêtes citoyens qui font face à ces jeunes dangereux.