Michel Roger Emvana a frappé fort ! Écrire tout un livre sur les 3 jours de passation de pouvoir entre les présidents Ahidjo Et Biya ! L’auteur du best-seller « Paul Biya, Les Secrets du pouvoir », (Karthala, 2005), le journaliste et enseignant Michel Roger Emvana vient de publier aux éditions Emiyaz-Proximité, son deuxième essai intitulé « Novembre 1982, Le Triduum successoral », sous-titré « Les trois jours qui ont changé l’histoire des institutions au Cameroun ». Le livre de 304 pages est préfacé par le ministre Oswald Baboké. Date officielle de publication, le vendredi 18 novembre 2022.
Invité de l’émission de la CRTV, « Présidence Actu » du 24 octobre dernier, au cours de laquelle le journaliste et enseignant Michel Roger Emvana présentait son essai-phare, intitulé « Paul Biya, Les Secrets du pouvoir », le bestseller publié en 2005, aux éditions Karthala à Paris, livre épuisé en librairie, l’auteur s’intéresse à l’actualité en Afrique centrale, et aux acteurs qui la fabrique. Au cours de l’émission « Présidence Actu », présentée par le journaliste Yves Marc Medzo, l’auteur invité, l’enseignant, Michel Roger Emvana avait annoncé, en fin de programme, qu’il préparait la publication, d’un nouvel essai politique, son deuxième livre personnel, devant paraitre au milieu du mois de novembre 2022, ainsi qu’indique le titre éponyme de l’ouvrage en question, sans toutefois en révéler le titre. C’est désormais fait.
Selon nos sources, le livre en question, lequel parait officiellement le vendredi 18 novembre 2022, une dizaine de jours après l’effervescence des festivités du 40ème anniversaire de l’accession à la Magistrature Suprême du président de la République, Paul Biya, dont il passe pour biographe prolixe, grâce à ses nombreuses recherches, conférences et publication sur l’ « homme du 6 novembre 1982 », qu’il prend plaisir à peindre. Après l’essai prédicatif de 2005, axé sur une analyse astrologique, pour tenter d’appréhender Paul Biya, dans les folios de l’ouvrage « Paul Biya, Les Secrets du pouvoir », dont les extraits sont longuement et largement repris dans « Le CodeBiya », par l’écrivain français François Mattei, de regretté mémoire, le journaliste Michel Roger Emvana est passé à autre chose, et dans un paradigme différent, celui de l’historicité romancée des événements significatifs du mois de nombre 1982, revisités sous la forme d’un mélodrame palpitant et émouvant, mêlé de rires, de larmes et de pleurs. Le livre de 304 pages qui vient de paraitre, aux éditions EmiyazProximité sera présent en librairie dès vendredi prochain, s’intitulé « Novembre 1982, Le Triduum successoral, les trois jours qui ont changé le Cameroun ».
Ce livre préfacé par le ministre directeuradjoint du Cabinet Civil de la présidence de la République, M. Oswald Baboké, ministre plénipotentiaire, peut pourtant prêter à équivoque, quand l’auteur, Michel Roger Emvana se définit lui-même dès l’entame de son avantpropos comme un écrivain qui n’est « ni partisan, ni opposant, et son livre, ni parti pris ni pamphlet », avant d’avouer que « les faits historiques étant têtus, l’historien du présent, et non l’historien du Président, ne se présente pas comme un louangeur, mais l’ancien coordinateur de la rédaction du quotidien de Sévérin Tchounkeu « La Nouvelle Expression » à Yaoundé, s’adonne à rafraichir nos mémoires sur la profondeur abyssale des événements des 4,5, 6 novembre 1982. Il le fait, non pas pour attiser les rancœurs tribales, mais pour penser l’histoire et panser ses plaies inguérissables d’hier, pour aujourd’hui, afin de prévenir le futur.
« Afin que tout potentiel successeur du legs présidentiel ou chaque dauphin désigné ou autoproclamé se débarrasse de l’instinct grégaire d’animal politique qui somnole en chaque homo-sapiens. ». Le livre est d’actualité. Surtout en ce moment, si proche de 2025, où les dauphins autoproclamés à la succession du « Successeur constitutionnel de novembre 1982 », se mêlent aux requins de mer, toutes dents aiguisées, qui s’agitent en eaux douces. Mais pourquoi avoir décalé la publication de ce livre à l’actualité brulante et parlante et débordante, l’auteur s’en défend : « Le livre n’est ni opportuniste ni une hagiographie tarifée, au service de quelque propagande politique. Le résultat d’une décennie de recherches, et des mois sans sommeil ne saurait se limiter à la ponctuation circonstancielle d’un événement figé dans l’histoire. Un livre qui raconte l’histoire ou une trame de l’histoire, devrait être dépouillé des oripeaux laudateurs et festifs qu’il serait tenté de susciter ou de célébrer. De mon point de vue, un livre d’histoire doit s’inscrire dans la durée et dans l’Histoire, et au service de la postérité. Notre livre est atemporel et se démarque de l’événement qu’il narre, le 6 novembre 1982. C’est la première fois, qu’au lieu de célébrer un personnage humain comme le héros principal d’une épopée politique, les auteurs choisissent délibérément le héros du livre dans une date ; celle du 6 novembre 1982.
Etalé sur 304 pages, « Le Ttriduum successoral » de Michel Roger Emvana, préfacé par Oswald Baboké livre deux versions différentes des évènements du 4, 5 et 6 novembre 1982, que certains néophytes ont souvent eut tort de visualiser sous la naïveté crédule, d’antan comme une simple passation de service, un passage de témoins, entre le Président Ahmadou Ahidjo qui démissionnait à 58 ans, et son successeur constitutionnel, le Premier ministre, Paul Biya qui lui succédait à la Magistrature Suprême, à 49 ans. Il a fallu que l’auteur, Michel Emvana, le jeune collégien de 1982, à l’époque des faits, s’extirpe de l’âge ingrat, pour appréhender, 40 ans plus tard, en 2022, les méandres tragiques de cette succession constitutionnelle à la fois bâclée et biaisée, qu’il conte aujourd’hui avec émotion, en tançant pour nous, lecteurs et exégètes, les sentiers escarpés qui mènent droit vers le pan tragique des événements d’août 1983, et étape après étape, au coup d’Etat manqué du 6 avril 1984…
Pour Roger Emvana, l’embellie de novembre 1982 ne fit que de courte durée. Mal affutée, la transition du Triduum successoral de novembre 1982 amènera le président Paul Biya à retirer la loi constitutionnelle du 29 juin 1979 qui le fit, lui, l’alors Premier ministre, le successeur automatique du président Ahmadou Ahidjo, que personne ne voyait en train de démissionner, d’aussitôt, à 58 ans, Ahidjo venait de briguer un énième mandat présidentiel en 1980, il partira en 1982, alors qu’il lui restait 3 ans pour boucler son quinquennat. Une fois de plus, Ahidjo avait 58 ans, on ne démissionne pas à cet âge. ? C’est ce détail du maître des horloges qui échappa aux requins…