Sur invitation de la Haute-Commissaire du Canada au Cameroun, un public trié sur le volet a assisté le jeudi 23 mars dernier à la projection de ce film québécois à l’Institut français de Yaoundé.
Une soirée cinéphile en deux actes. En ouverture de rideau, la projection de ce nouveau long métrage de Ken Scott, sorti le 17 décembre 2021 au Canada, a tenu l’assistance en haleine pendant 1 heure et 47 minutes. « Scott nous a eus » , s’est écrié un adepte du cinéma à la fin du film, trahissant toute la déroute des attentes et des appréhensions nourries par le titre « Au revoir le bonheur ». Le scénario, vivant, captivant, interpellatif et éducatif est une capture de la vie d’une famille écartelée entre ses propres contradictions comme il en va du reste dans toute famille humaine. C’est pour tout dire, une sorte d’hymne, de l’apologie aux différences qui loin de créer des contrariétés tranchées, définitives et absolues, expose tout le dynamisme de l’élan altruiste des humains face aux incompréhensions et aux différences. Ce chef d’œuvre s’articule autour de quatre frères qui se rendent dans leur grande maison familiale avec femmes et enfants aux fins d’honorer la mémoire de leur père décédé. Parce qu’ils sont tous différents les uns des autres, ils promettent de s’entendre pour une fois à cette occasion. Tous ces frères ont chacun un caractère bien affirmé, une affirmation de soi avérée qui donne un cocktail imprévisible en plus quand ils sont ensemble avec femmes et enfants. « Au revoir le bonheur » est à tout point de vue un film qui s’adresse au public camerounais et africain. Si dans les familles monogamiques on peut vivre ce clash des différences, qu’en sera-t-il dans une famille polygamique ? L’essentiel dans un tel contexte est de surmonter ces différences, ces contrariétés pour vivre l’entente dans les différences, s’accepter et s’apprécier. C’est là réellement le chemin du bonheur. De ce point de vue, le film interpelle à la tolérance, à l’acceptation de l’autre en dépit des différences de toutes sortes. Un film à voir, donc ! Le deuxième acte de la soirée, a été le partage des témoignages à la fin du film. On aura pour l’apprécier, l’invitation à cette projection des enfants issus des milieux difficiles, abandonnés. Des enfants venus de la rue et qui sont pour la plupart des pensionnaires des orphelinats à l’exemple du « Foyer des filles », sis en face de la station Mrs d’Anguissa, de l’Archidiocèse de Yaoundé. Elles étaient de ce fait aux premières loges pour exprimer tous les enseignements tirés en regardant « Au revoir le bonheur ». Lorraine Anderson, à peine arrivée au Cameroun, a visiblement bien pris ses marques avec ses différentes initiatives sur le plan culturel.