Ils sont actuellement à la disposition de la police judiciaire du Nord.
Dans la nuit du 19 au 20 mars 2015, 16 personnes dont le maire de Lagdo, ont été enlevées sur l’axe Garoua Boulaï – Meiganga. Si l’on est toujours sans nouvelle des otages, l’enquête ouverte par les forces de sécurité camerounaises, elle, progresse.
Sept personnes ont déjà été interpellées à ce jour et sont détenues à Garoua. Selon une source proche de l’enquête, le principal suspect est toutefois Mohamadou Laminou, ancien vice-président de la section Ojrdpc de Bénoué-Sud II (2002-2007) et qui réside à Lagdo.
Zoua Benjamin, autre personne interpellée et originaire de Lara dans le département du Mayo-Kani, région de l’Extrême-Nord, occupe les fonctions d’économe au collège d’enseignement secondaire de Ouro Dougoudjé, dans l’arrondissement de Lagdo.
Il est soupçonné d’avoir informé, quelques jours avant l’enlèvement, son bailleur, un certain Djarlawona, de ce qui se tramait. Le malheureux ne l’aurait pas écouté, a fait le voyage. Il figure aujourd’hui parmi les otages. Il est également soupçonné par les enquêteurs d’entretenir des relations avec les coupeurs de route.
Police judiciaire
Le troisième suspect se nomme Dougoudoum. Originaire de Petté dans le département du Diamaré, région de l’Extrême-Nord, il a été interpellé fin avril 2015 en même temps que 4 présumés membres de Boko Haram qu’il hébergeait à son domicile du quartier Dynamite à Lagdo.
Tous les suspects sont détenus dans les locaux de la police judiciaire à Garoua. D’après des indiscrétions, Mohamadou Laminou, considéré par les enquêteurs comme l’une des têtes pensantes de l’opération de l’enlèvement des otages, serait à l’origine des correspondances adressées aux hautes personnalités du Cameroun, dans lesquelles il indiquait être le chef de Boko Haram dans la localité de Lagdo.
Toujours selon des sources proches de l’enquête, les suspects aujourd’hui détenus, seraient à l’origine de la demande de libération du président du Mouvement patriotique du Salut camerounais (Mpsc), Aboubakar Sidiki, et du paiement d’une rançon de 5 milliards Fcfa en échange de la libération des 15 otages retenus en RCA.
Pour les observateurs, l’interpellation de ces suspects portent un nouveau regard sur l’enlèvement des membres de la délégation de Lagdo partis à Bertoua assister leur souspréfet, Daouda Issa, affligé par le décès de sa bellemère. L’affaire aurait bien pu être montée depuis Lagdo. En tout cas, les enquêtes suivent leurs cours.