Actualités of Tuesday, 10 January 2023

Source: www.camerounweb.com

Septennat des grandes opportunités : Le temps sédimente les grandes ruptures annoncées en 2018

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Le 31 décembre 2018 en inaugurant un énième bail à la tête de l’Etat, Paul Biya annonçait à ses compatriotes que jusqu’en 2025, le pays connaitra « un des moments les plus importants de son histoire depuis notre indépendance ». A quelques encablures de l’échéance, la routine a toujours la peau dure.
2023 est arrivée avec ses lots de surprises qui propulsent l’opinion dans les cordes. De tous ces uppercuts que le temps assène aux concitoyens de Paul Biya, c’est du sommet de l’Etat que le comble est arrivé. Alors que le sommet Afrique/Etats-Unis à la mi-décembre dernier a offert spectaculairement un Paul Biya physiquement en difficulté, deux semaines plus tard, tout juste, l’homme a repris le poil de la bête en adressant ses vœux aux Camerounais dans une forme époustouflante. A 90 ans sonnés en février, il a remis cela il quelques jours, le 7 janvier précisément en recevant les vœux des corps constitués de la République et la représentation diplomatique dans une posture en rupture à son vénérable âge. Un regain d’énergie détonnant. Comme on le voit, la forme physique du numéro un camerounais fait des effets de surprise à exposer l’ombilic du Pape. Ce rafraîchissement qui auréole le déploiement présidentiel parmi les tenanciers institutionnels du pouvoir au sommet de l’Etat est semblable à une ondée sur une terre altérée et assoiffée. Au Sénat, à l’Assemblée nationale, au Conseil économique et social ou au Conseil constitutionnel, on retient son souffle à chaque brise qui passe comme si une comète menaçait de frapper sur terre. C’est vrai aussi qu’on a tout pronostiqué sur ces sommités républicaines comme on le fit aussi longtemps avec la reine Elizabeth II, pour qu’à chaque fois elle inhume ceux qui préparaient ses obsèques.
En quoi 2023, comme l’annonçait déjà Paul Biya fraîchement réélu dans son adresse à la Nation le 31 décembre 2018, peut-elle exaucer les vœux les plus sublimes depuis son accession à la magistrature suprême ou depuis les indépendances du Cameroun. « Le septennat qui vient de commencer devrait être décisif pour notre pays. Il pourrait même être l’un des moments les plus importants de notre histoire depuis notre indépendance », soulève par ailleurs sa vague d’interrogations sur la matérialité de cette annonce à l’amorce de la cinquième année du septennat. Quelle action d’éclat posera Paul Biya à moins de trois ans de la fin de ce mandat pour concrétiser cette affirmation présidentielle ? On attend de voir la taille, le genre et les gènes de l’enfant qui naîtra surtout au moment où les douleurs de l’enfantement ont déjà commencé avec les ébullitions de la vie chère, de la survie au quotidien des concitoyens du N’nom Ngui. Que fera-t-il pour choquer positivement l’esprit des Camerounais, comme jamais cela n’a été fait depuis les indépendances ? Voici tout le sens des attentes populaires à cette nouvelle année pour vivre « un des moments les plus importants de notre histoire depuis les indépendances ». Que s’apprête à faire Paul Biya ? Virer le gouvernement grandeur-échelle en ouvrant la porte massivement aux jeunes ? Congédier les deux Chambres du parlement avant l’échéance du mandat pour une représentation plus actualisée de la Nation et des Collectivités territoriales décentralisées? Voudra-t-il lui-même passer la main au sein de son parti et organiser une présidentielle anticipée ? Rien ne permet de cerner distinctement quelques pistes sur lesquelles pourraient s’engager celui qui n’a plus rien à perdre mais tout à gagner en léguant à la postérité des institutions fortes tenues par des hommes probes et propres. Peut-être est-ce là un pan de voile le sur le lourd mystère de la déclaration présidentielle du 31 décembre 2018 ? On peut bien entendu penser que le prochain acte présidentiel pourra être une subduction qui déclenchera un tsunami au sein de l’appareillage gouvernant. Avec tout ceci, envisage-t-on, le temps est compté avec le lancement du prochain cycle électoral qui s’ouvre avec les sénatoriales prévues en principe en fin mars prochain. D’ici à là, on commencera à comprendre le président de la République non pas entre les lignes du discours mais dans le feu de chaque acte. Et cela ne sera que le début du nettoiement des écuries d’Augias « décisif » pour un Cameroun sur la route de l’émergence.