La convocation de la troisième session ordinaire du Sénat pour le 12 novembre 2024 met à nouveau en lumière la situation délicate à la tête de la chambre haute du Parlement camerounais. Pour la première fois, c'est le premier vice-président, Aboubakary Abdoulaye, qui a dû signer l'arrêté de convocation, soulignant l'absence prolongée du président Marcel Niat Njifenji.

Selon les informations disponibles, le président du Sénat, âgé de 90 ans, serait hospitalisé à l'étranger depuis trois mois. Une situation qui n'est pas sans précédent : déjà en début d'année, son absence lors de deux événements majeurs - la cérémonie des vœux au président de la République en janvier et l'ouverture de la session parlementaire le 6 mars 2024 - avait suscité des interrogations.

"Conformément aux dispositions de l'article 4 de la loi n°2013/06 du 10 juin 2013 portant règlement intérieur du Sénat", précise l'arrêté de convocation, les sénateurs devront se réunir pour cette dernière session ordinaire de l'année législative. Une session qui s'annonce cruciale avec l'examen de plusieurs projets de loi importants.

Paradoxalement, malgré ses problèmes de santé récurrents et ses absences prolongées, Marcel Niat Njifenji a été réélu en mars 2024 pour un onzième mandat à la tête du Sénat. Des sources proches du dossier révèlent que ses demandes répétées de mise en retraite auraient été systématiquement refusées par la présidence de la République.

Cette situation particulière à la tête du Sénat prend une dimension constitutionnelle particulière, rappelant que le président du Sénat est le successeur constitutionnel du chef de l'État en cas de vacance du pouvoir. Une donnée qui expliquerait la réticence du pouvoir à accepter un changement à ce poste stratégique.