Au cours du premier forum national de conformité dont les travaux ont pris fin vendredi 15 janvier 2016 à Yaoundé, les experts en sécurité privée indiquent sur une cinquantaine de sociétés de gardiennage recensées sur l’ensemble du territoire camerounais, seulement neuf sont titulaires d’un agrément.
Le reste exerce dans l’illégalité, et font une occupation anarchique du secteur, au détriment de la loi n°2013/011 du 16 décembre 2013, régissant les zones économiques au Cameroun (article 35).
Le quotidien Mutations dans son édition du 18 janvier 2016, fait part des causes de la situation dénoncée par les experts. Des explications de ces derniers, il en ressort un trouble dans l’octroi des agréments aux sociétés. Un trouble, qu’ils qualifient de «clair-obscur» et disent être entretenu par l’Etat du Cameroun et ces sociétés. «La loi numéro 97/021 opte pour une définition restrictive des entreprises privées de sécurité.
Ce qui fait que ces entreprises de gardiennage sont reconnues et ont qualité pour pouvoir exercer. Sont donc exclues, les entreprises de transfert d’argent. L’Etat n’a pas cru bon de libéraliser totalement. Il l’a fait, mais en gardant la main sur un pan délicat en matière de sécurité publique au Cameroun. Le Président de la République a pourtant créé pour garantir sa neutralité, une commission consultative d’examen des dossiers de demande, mais également de suspension et de cessation des entreprises exerçant dans le domaine. Il se pose un problème de suivi de ces entreprises» explique Jean-Jacques Christian MEMONO, exposant au forum.
Outre ceci, le journal mentionne, toujours d’après les explications des experts, la négligence des entreprises à s’octroyer les agréments. Confrontées à une logique économique, celles-ci oublient la norme juridique, pourtant un enjeu essentiel pour leur développement économique. Mutations rappelle que les premières entreprises privées de gardiennage voient le jour au Cameroun de manière informelle vers la fin des années 1980. La normalisation du secteur devient possible, avec la loi n°97/021 du 10 septembre 1977 relative aux activités privées de gardiennage.
Le forum avait également pour but, de mettre à la disposition des entreprises un juriste afin de sécuriser leur activité commerciale et les relations avec les personnels. Le juriste aurait aussi pour rôle, le suivi administratif de l’activité de l’entreprise.
Car, «l’entreprise qui s’engage dans le protocole de conformité juridique adresse un message non seulement aux pouvoirs publics mais aussi à sa clientèle et aux salariés. C’est aussi l’occasion pour l’entreprise de montrer sa capacité à se conformer aux lois et règlements dans son activité», a expliqué Patrick Refalo, consultant.