• Les femmes sont reléguées au second rôle
• Tous les postes stratégiques sont occupés par les hommes
• Seule la Direction des Ressources Financières et Patrimoine est occupée par une femme
Manaouda Malachie ne cesse de démontrer la toute-puissance des hommes au ministère de la Santé. Les désignations aux postes dans le secteur stratégiques de la Santé publique le demontrent. En effet, les femmes qui constituent 60 % du personnel de santé sont paradoxalement mal loties dans la répartition des postes de haute responsabilité. Elles demeurent marginalisées, exclues des sphères décisionnelles. D’abord au niveau de l’administration centrale du Minsanté, le trio de tête (ministre, secrétaire d’État et secrétaire général) est tenu par trois hommes. Dans les directions, les femmes semblent tout aussi tenues à l’écart. Sur les 8 postes de directeur et 3 postes de chef de divisions qui meublent l’organigramme du Minsanté, seule la Direction des Ressources Financières et Patrimoine est occupée par une femme depuis le 27 septembre 2021.
Dans les services déconcentrés, c’est le même rituel. En effet, aucune dame ne trône à la tête d’un hôpital général, (juste un directeur général adjoint à Douala). Pis, dans les 5 hôpitaux Centraux existant au Cameroun (Central de Yaoundé, de Jamot, du Cury, de l’hôpital de référence de Sangmélima et celui Laquintinie de Douala), ce sont les hommes qui tiennent les rênes au détriment des médecins femmes. Les profils féminins semblent également marginalisés dans le choix des directeurs des hôpitaux régionaux et hôpitaux régionaux annexes. À Yaoundé, capitale politique du pays, aucune femme n’est directrice d’un hôpital de District. Les délégations régionales de la santé publique ne font pas mieux. Sur 10 délégués régionaux, seules deux sont des femmes (Centre et Adamaoua).
Seules 2 femmes sur 10 sont à la tête des hôpitaux régionaux (Garoua et Est).
Elles ont été nommées en octobre 2021. Au niveau des Centres hospitaliers régionaux (CHR opérationnels), une femme (Garoua) occupe le poste de Directeur contre 3 hommes. Sur un ensemble de 9 programmes de santé recensés, les femmes n’en dirigent que quatre. Il s’agit des programmes nationaux de Lutte contre le paludisme, de Lutte contre la mortalité maternelle et infanto juvénile, de lutte contre la Cécité et de lutte contre le Sida (février 2022). Le Centre national de transfusion sanguine, organe sous tutelle du Minsanté tout comme le Laboratoire national de contrôle de qualité des médicaments et d’expertise (Lanacome), et l’Observatoire national de la Santé publique (ONSP) sont néanmoins tenus par des femmes.