Jeune Afrique lève le voile sur un scandale retentissant en Guinée équatoriale, mettant en cause l'un des hommes les plus puissants du pays, Baltasar Ebang Engonga, surnommé "Bello".
Selon le magazine, Baltasar Ebang Engonga est le directeur de l'administration fiscale équato-guinéenne et un membre éminent de la famille au pouvoir. Il est le fils de Baltasar Engonga Edjo'o, président de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac) et neveu du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.
Jeune Afrique explique que Bello a fini par attirer l'attention après avoir effectué des virements suspects depuis des comptes publics équato-guinéens vers des comptes privés aux îles Caïmans. Une enquête a alors été ouverte à l'initiative du vice-président Teodoro Nguema Obiang Mangue, alias Teodorín, qui y voyait l'occasion de fragiliser un rival potentiel dans la succession du président Obiang.
C'est lors de cette enquête que les choses ont pris une tournure inattendue, comme le révèle Jeune Afrique. En effet, les enquêteurs ont découvert sur les téléphones et ordinateurs de Bello plus de 400 sextapes dans lesquelles il s'affiche sexuellement avec diverses femmes, parfois dans son propre bureau avec le drapeau équato-guinéen en arrière-plan.
Selon Jeune Afrique, parmi ces femmes figurent notamment l'épouse du redouté superviseur de la sécurité présidentielle, Jesús Edu Moto Mangue, ainsi qu'une intime du puissant ministre de la Sécurité publique, Nicolás Obama Nchama. La fille d'un haut dignitaire du parti au pouvoir et l'épouse d'un ministre sont également citées.
Jeune Afrique rapporte que Bello est même "accusé" d'avoir été porteur du VIH/sida et d'avoir contaminé certaines de ses partenaires, issues de l'élite politique équato-guinéenne.
Le magazine souligne que cette affaire pourrait avoir de "graves répercussions politiques" à Malabo et dans la sous-région. Le père de Bello, Baltasar Engonga Edjo'o, risque d'être éclaboussé par le scandale, que compte bien utiliser à son profit le vice-président Teodorín.
Selon Jeune Afrique, l'affaire pourrait même remonter jusqu'à Paris, à l'Unesco, où travaille actuellement la sœur de Bello, Marisa Nlang Engonga Esono. Face à l'éclatement de l'affaire, Teodoro Nguema Obiang Mangue a convoqué une réunion de crise, avec l'intention de "faire le ménage" et de sévir, profitant de cette opportunité pour fragiliser d'éventuels rivaux dans la succession du président Obiang.