Son nom c'est James BKS. Il vient de passer un court séjour en terre camerounaise, terre où tout a commencé... Nous avons encore en mémoire le tube planétaire SOUL MAKOSSA de la légende Manu Dibango, entonné au Stade Ahmadou Ahijo en 1972 à l'occasion de la tenue de la toute première Coupe d'Afrique des Nations au Cameroun ; comme par hasard, 50 ans plus tard, c'est au tour de son fils, son héritier en musique, James Bks, de foudroyer d'émotion les milliers de supporters venus assister à la finale de la coupe TotalEnergies2021 au stade prestigieux d'Olembe le dimanche 06 février dernier. Moment riche en rythmes aux arômes et colorations africaines profondes. Oui, le fils prodigue est là, et les siens planent... heureux de revoir la nouvelle génération Manu, un héritage perpétué, l'espoir et le gage d'un patrimoine artistique inaliénable: "Je me sens très très bien à la Maison; j'ai été merveilleusement accueilli. Ça a été un moment incroyable que j'ai vécu ", a-t-il confié ce lundi 07 février 2021 dans le cadre d'un échange avec la presse locale, laquelle s'est ruée à l'hôtel Starland à Bastos-Yaoundé pour s'abreuver à la source musicale intarissable du génie Lee-James Edjouma, et en apprendre un peu plus sur lui.
Autant la ressemblance est flagrante (morphologie, démarche et faciès), autant il faut reconnaître en James l'empreinte de son géniteur dans ses compositions. En effet, il est quasi impossible de nier l'influence que celui-ci a eu sur lui depuis leur première rencontre physique en 2012; James avait alors 30 ans. Après quoi ils ne se quittèrent plus, multipliant collaborations et partageant les grandes scènes. Compositeur presqu'incontournable dans le milieu hiphop américain, James s'était préalablement bâti une sacrée réputation en intervenant dans les prods de Snoop Dogg, P. Diddy, Akon, Ja Rule, et bien d'autres encore. Pas étonnant que même les stars du showbiz frenchy l'aient sollicité notamment un certain BOOBA ou encore Soprano, pour des compositions dignes de son doigté magique. Il serait donc prétentieux d'avancer la thèse selon laquelle sa réputation internationale découlerait des prouesses de son feu Papa... Qu'à cela ne tienne, James a su s'y faire, et a compris qu'il ne servirait à rien de fuir ou renier cet atout parental : "Je n'essaie pas d'être sur ses traces, je trace ma route. Et son souffle est en moi", confiera-t-il aux confrères de l'AFP. Providence donc ou simple coïncidence ? Quand on sait que le premier kiffe de James était le basketball ; finalement, sa passion pour la musique l'emporte à tel point qu'un jour, sa maman finit par lui avouer que son géniteur n'était autre que le grand et très célèbre saxophoniste : Manu Dibango.
C'est le déclic... Plus tard, la rencontre physique faite (Ndlr), James réoriente et reconsidère sa culture musicale. Elle est fortement inspirée des sonorités africaines en l'occurrence la rumba ou le bikutsi, le tout garnis de cuivre congolais, de guitares maliennes ou encore de basses nigérianes.
Aujourd'hui, comme un devoir de mémoire et comme ce fût le cas lors de son époustouflante prestation au stade d'Olembe, James revisite le tube Soul Makossa et lui rend hommage devant le public : «Manu m’a permis de me reconnecter avec ma propre histoire. J’ai pu donner un sens à ma vie.» avoue-t-il.
Pour la suite, son album solo WOLVES OF AFRICA, encore en gestation, reste très attendu du public international. Une sorte de brassage de rythmes afro, nous rassure-t-il, pour un plaisir auditif certain. James va également annoncer une perche tendue à l'endroit de la nouvelle génération d'artistes du terroir avec qui il souhaiterait collaborer à travers son label Grown Kid qu'il co-manage avec sa compagne Cécilia Pietrzko, car ayant un peu échangé avec des stars locales comme Salatiel, Dafné et Stanley Enow, pour ne citer que ceux-là.
Il promets donc de revenir plus souvent au bled, car pour lui, la force et l'énergie résident dans nos Racines.