Accusé à plusieurs reprises d’actes de tortures, le colonel Emile Bamkoui traine une triste réputation au sein de l’opinion nationale camerounaise. Le chef de la division de la sécurité militaire a également été condamné pour le meurtre en 2008 de l’inspecteur de police Hervé Michel Ndjifon Mapouro. Pour sa défense, le militaire avait accusé sa victime d’entretenir des relations extraconjugales avec son épouse. Emile Bamkoui également invoqué la légitime défense.
« Je n’avais pas l’intention de lui donner la mort. Si j’ai tiré, c’est parce qu’il s’était montré agressif. Tout le monde aujourd’hui parle de Bamkoui comme si j’étais un meurtrier, s’était défendu l’accusé lors de son audition. Si j’avais voulu le tuer, un seul coup de pied aurait suffi, je suis ceinture noire et deuxième dan au karaté. Je sais où frapper. », a -t-il révélé lors de son audience d’après les confrères de Jeune Afrique.
Bien qu’il ait plaidé coupable, il fut condamné à 18 mois de prison. Sa peine a été revue à 5 mois en 2009 par une cour d’appel. Depuis, Emile Bamkoui est devenu le puissant militaire qui fait peur à tous.
Plusieurs leaders d’opinion ont indiqué avoir passé des sales moments avec le militaire. L’universitaire Fridolin Nke se rappelle encore des gifles reçus dans le bureau d’Emile Bamkoui. Certains anciens ministres de Paul Biya aussi gardent des mauvais souvenir de l’homme.
« Ce dernier n’a pas hésité à sortir de ses prérogatives en 2018 quand il a sauté dans un avion privé pour aller chercher l’ex-ministre de l’Eau, Basile Atangana Kouna au Nigeria. Ce dernier avait été intercepté à Abuja par les services nigérians lors de sa tentative de fuite pour échapper à son procès. Un an plus tôt, c’est déjà lui qui avait interpellé et interrogé l’écrivain Patrice Nganang après son reportage en zone anglophone publié par Jeune Afrique. », rapporte le magazine panafricain.