Actualités of Wednesday, 5 July 2023

Source: L'oeil du Sahel

Situation extrêmement tendue à Hilé-Alifa et Darak :Paul Biya appelé au secours

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Loin des regards, les populations des arrondissements de Hilé Alifa et de Darak dans le lac Tchad, vivent le martyr. La faute à la secte terroriste Boko Haram bien évidemment, qui, profitant du démantèlement de nombreux postes de l’armée dans la zone, a retrouvé une nouvelle vie. Les postes démontés étaient installés dans les localités de Bargaram, Tchika, Goretal Goutoune et de Kamouna dans l'arrondissement de Hile-Alifa et Karena, Naga'a et Katikimé dans l'arrondissement de Darak et même de Souargué dans l'arrondissement de Makary. «Nous sommes comme dans une maison sans toiture. Vous devez savoir que tous les postes démontés faisaient face au Lac Tchad, au Nigeria et au Tchad», explique Abakar, un habitant de Hilé Alifa qui a trouvé refuge depuis à Kousseri, chef-lieu du département du Logone et Chari. Depuis, les incursions terroristes se sont multipliées dans la zone. 13 personnes ont ainsi été enlevées dans la nuit du 28 juillet 2023 à Mourdass dans l’arrondissement de Hilé-Alifa. «Ils ont enlevés 4 femmes, 5 hommes et 5 enfants.

Il faudra s’attendre à payer une lourde rançon», renseigne un élu local. Selon lui, les prix des rançons ont connu une inflation ces derniers mois. «Il a fallu mobiliser une vingtaine de millions en deux tranches pour obtenir la libération d’un récent otage», confesse-t-il. De quoi nourrir le terrorisme et susciter des vocations chez les jeunes qui doivent désormais choisir entre la fuite et ralliement. Le 1er juillet 2023, c’était au tour de la localité de Goretal Goutoune, toujours dans l’arrondissement de Hilé Alifa, d’être nuitamment visitée par les terroristes. Boutiques vidées, motos emportées, et de nombreux blessés parmi les populations, tel est le sombre tableau laissé derrière eux par les assaillants. Cette pression constante, rajoutée au vide sécuritaire, lancent sur la route de nombreuses familles, en même temps que ceux qui ont choisi de rester le font, la peur au ventre : «Je peux vous dire que 50% des localités de l'arrondissement de Hilé-Alifa et de Darak sont vidées de leurs habitants. On parle-là des milliers de personnes.

Nous avons attiré l'attention du Haut Commandement militaire sur l'urgence de créer une base du BIR aux alentours de HiléAlifa, malheureusement cette doléance est restée sans réponse. La nature ayant horreur du vide et surtout en cette période de saison pluvieuse, si rien n’est fait, il n'est pas exclu que les terroristes prennent solidement pied dans certaines localités», regrette pour sa part Alhadji S, commerçant à Hilé-Alifa. En attendant que l’Etat se saisisse du problème, le moins que l’on puisse dire est que la situation est préoccupante.