L’armée et les comités de vigilance multiplient les patrouilles pour les retrouver.
«Elles rentraient du marché de Kouyapé quand elle ont été interceptées par des hommes armés. Ils ont aussi tenté d’arrêter un homme à vélo qui leur a échappé. C’est lui qui a alerté le village. Selon ses déclarations, ils les ont enlevées à l’entrée du village Sanda-Wadjiri, précisément sur le radier situé à l’entrée du village et les ont conduites en direction de la frontière nigériane.
Ces filles habitent Sanda-Wadjiri, Gangawa et Aschigachia». Tchamaya Mathieu, président du comité de vigilance de Tolkomari est formel que cet acte de terrorisme s’est déroulé le 08 juillet 2016. Toutefois, l’identité des femmes n’est pas toujours connue.
Depuis cette incursion de Boko Haram, sous la supervision des forces de défense et de sécurité, les comités de vigilance des localités Gangawa, Sanda-Wadjiri et Aschigachia dans le Mayo-Sava multiplient des patrouilles dans l’espoir de les retrouver. Jusqu’ici, sans succès.
«Le président du comité de vigilance de Gangawa m’a saisi au téléphone aux environs de 16 h pour m’informer de la situation. En ma qualité de président du comité de vigilance, je me suis rapproché du chef de poste des forces de l’ordre basé à Tolkomari, pour lui faire part de la situation et prendre des dispositions pour les fouilles.
Il était déjà informé des enlèvements avant mon arrivée et a mobilisé quatre éléments pour participer aux recherches. Nous étions cinq au total et nous avons enfourché trois motos, espérant les localiser. Nous avons été ralentis dans notre élan par l’état impratiquable de la route, car il a abondamment plu ce jour. Nous avons été obligés de rebrousser chemin à la tombée de la nuit», ajoute Tchamaya Mathieu, président du comité de vigilance de Tolkomari.
Le village Sanda-Wadjiri est situé à une quinzaine de kilomètres de la frontière nigériane et à quarante kilomètres de Mora, sur le tronçon Kolofata-Kérawa. «La frontière nigériane est à un jet de pierre de Sanda-Wadjiri. Ce qui signifie qu’ils peuvent avoir franchi la frontière en moins d’une heure d’horloge. Nous pensions qu’ils traineraient davantage, car le plus souvent, ils se réfugient d’abord quelque part avant de poursuivre leur route.
C’est pourquoi nous nous sommes lancés à leur recherche. Il faut aussi dire que le temps a joué en leur faveur. Malgré tout, nous poursuivons nos recherches. Nous avons le soutien de l’armée», déclare un membre du comité de vigilance de Sanda-Wadjiri. La prise d’otage est l’un des moyens utilisés par Boko Haram pour terroriser les populations. Aucune statistique fiable sur le nombre des Camerounais pris en otage par la secte terroriste n’est disponible à ce jour.