Actualités of Friday, 22 July 2022

Source: Kalara

Société : Il épouse une femme qu'il n'a jamais vue

Image illustrative Image illustrative

Mariés au Cameroun depuis 1989, le chef de famille, qui réside en Europe, dit avoir été informé de son propre mariage qu’en 2014. Il déclare n’avoir jamais vu son épouse, qui ne comparait pas à l’audience.


«Mon client n’a pas assisté à son propre mariage. Il n’a jamais vu son épouse même en photo. Il ne connait d’ailleurs pas la femme qu’il a épousée. L’acte de mariage querellé a été dressé sur la base d’une fausse procuration en 1989 alors qu’il résidait en Europe. Il n’a été informé de cette union qu’en 2014, quand il vient au Cameroun pour les visites médicales. À 75 ans, il veut se débarrasser de cette imposture.» Ces paroles sont celles de l’avocat de Simon Pierre. L’homme en robe noire est déterminé à obtenir l’annulation de l’acte de mariage qui unit son client à Véronique. Mais, cette dernière ne s’est pas présentée à l’audience pour donner sa version des faits. «Je ne sais pas si cette femme existe réellement!» , commente l’avocat dans la suite de son propos.

C’est en 1979, explique l’avocat de Simon Pierre, que son client et Véronique ont été unis sous le régime de la monogamie et la communauté des biens. L’acte de mariage a été signé à Meyo, localité située dans le département du Mfoundi. «Le mariage a été célébré sans publication de bans et le couple ne s’était jamais rencontré avant cette union. Les mariés n’ont jamais vécu sous le même toit. C’est un mariage virtuel, qui a été célébré par une personne interposée alors que mon client résidait en Europe.» Selon l’avocat, Simon Pierre n’a jamais su qu’il était un homme marié. Il le découvrira en décembre 2014, au cours d’un séjour au Cameroun. Informé de la situation, il aurait mené des démarches qui lui avaient permis de découvrir qu’il s’agissait d’un faux acte de mariage dont le plaignant demande l’annulation immédiate.

Objectif atteint

En fait, cette curieuse histoire démarre en 1976, selon le récit de l’avocat. Bernadette, la cousine de Simon Pierre, prend l’initiative de lui trouver une femme au Cameroun. «À travers une correspondance adressée à son frère, cette dame l’a informé qu’elle lui avait déjà choisi une femme. Naturellement, mon client a décliné son offre» , explique l’homme en robe noire. Pour l’avocat, Véronique nourrissait le projet de se rendre absolument en Europe. Objectif atteint : «Elle s’est servie de mon client pour atteindre son but. Madame vit paisiblement en Europe en ce moment tandis que mon client souffre dans son village natal avec le fardeau d’homme marié qu’il n’a jamais voulu porter.»

Pour convaincre le tribunal de la véracité de sa version des faits, l’avocat a présenté au tribunal la lettre évoquée, ainsi que d’autres documents admis comme pièces à conviction dans le dossier à conviction. «Dans l’acte de mariage querellé, il y est mentionné par ordre (P O) à la place du marié» , a fait remarquer le tribunal. Simon Pierre, qui veut à tout prix en découdre avec son épouse, a sollicité une descente à la sous-préfecture de Kondengui pour que le tribunal vérifie l’authenticité de l’acte de mariage querellé. Les frais de descente ont été fixés à 150 mille francs et l’affaire revient le mois prochain.