• C'est une histoire d'un jeune de 26 ans qui a tué sa copine pour sortir de la pauvreté

• Il a été entraîné dans une réunion secrète par son patron dans laquelle on lui a demandé du sang

• Il a été arrêté et écroué à la prison de Kondengui et l'affaire est pendante en justice



C'est une histoire entendue au Palais de justice de Yaoundè hier mercredi matin par le Dr David Eboutou. Il raconte que, Patrick (Prénom d'emprunt) vivait avec sa copine Gisele (Prénom d'emprunt), âgée de 21 ans, depuis une dizaine d'années. Les deux s'étaient connus dans un lycée de la place. Faute de moyens et issus tous les deux de familles modestes, ils avaient été contraints d'abandonner leurs études pour se lancer dans la vie active.

La tante de la copine de Patrick avait décidé momentanément d'héberger les deux tourtereaux, après les supplications de sa nièce qui lui avait raconté les misères de son copain qui vivait de petits boulots conjoncturels.

Au début de cette année, Gisèle a pu être embauchée comme baby-sitter chez une jeune dame fonctionnaire au quartier Essos à Yaoundé. Son boulot consistait à garder le nouveau né de la maison entre 7h du matin et 17h du soir, le temps pour la propriétaire des lieux de regagner son domicile.

Avec un salaire de 45 mille francs Cfa, et grâce à l'avance perçu, Gisèle va entreprendre avec son copain de louer une chambre. Chose qui se fera logiquement...

Il y'a deux mois, Patrick a été embauché dans une grande structure hôtelière située en plein Centre-ville. Après trois semaines de boulot, il va adherer dans une réunion de minuit sur proposition d'un de ses patrons qui lui dira que cette réunion ferait de lui un homme accompli financièrement sous peu de temps.

Il lui sera demandé un sacrifice consistant à "couler du sang" en abondance d'une personne chère pour devenir riche.

C'est alors qu'un jour, alors que Patrick se retrouve au boulot aux environs de midi, il appelle sa copine au téléphone pour lui demander si elle était seule à son lieu de travail. Elle répondra bien entendu par l'affirmative puisqu'à cette heure de la journée, sa patronne ne pouvais pas encore être de retour.

C'est alors que Patrick ira retrouver Gisèle au quartier Essos. L'ayant trouvé allongée sur le canapé, il va foncer sans mots dire à la cuisine et y ressortir avec un couteau tranchant avant de l'assener à plusieurs reprises au niveau de la poitrine non sans avoir pris soin de l'étreindre par le cou. La laissant agonisante et baignant dans le sang, il repartira chez lui changer de vêtements comme si rien ne s'était produit.

Ce n'est que est lorsqu'il reçoit le coup de fil de la patronne de sa copine lui annonçant que la Gendarmerie avait retrouvée celle-ci assassiné après la découverte macabre par le voisinage, qu'il se deporte sur les lieux du crime et une fois sur place, feindre l'affliction en versant des larmes de crocodiles.

C'était malheureusement pour lui sans compter avec la vigilance d'un policier qui avait remarqué la présence des tâches de sang manifestement toutes fraîches sur ses chaussures.

Interrogé sur ces tâches de sang suspectes, il multipliera des réponses confuses. Cette attitude obligera la police à le conduire dans leur chambre pour complément d'enquête. Une fois sur place,les enquêteurs découvriront un sceau trempé de vêtements entachés de sang.

Devant cette autre preuve et sous le coup des questions ,le jeune meurtrier passera aux aveux complets. Il expliquera aux enquêteurs les raisons de son crime essentiellement motivées par son désir de sortir à tous les prix de la pauvreté.

L'affaire a été appelée hier mercredi au tribunal de Grande Instance de Yaoundè et c'est avec stupéfaction que l'auditoire a suivi le récit effroyable de cet homicide volontaire...

En attendant qu'il soit fixé sur sa peine , Patrick est retourné à la prison centrale de Kondengui où il médite son sort depuis quelques semaines.