Actualités of Monday, 4 November 2024

Source: www.camerounweb.com

Sorcellerie au Cameroun : des obsèques tournent au drame suite à des accusations de sorcellerie

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Un fait insolite s'est produit ce samedi 2 novembre à Bissombe, dans l'arrondissement de Bot-Makak (Région du Centre). Les obsèques de Justin Ndjigi Biboum, enseignant de 40 ans, ont été brutalement interrompues suite à des accusations de sorcellerie portées contre son père, comme le relate le confrère Equinoxe.

Alors que de nombreux proches et connaissances s'étaient déplacés pour rendre un dernier hommage au défunt, la cérémonie a pris une tournure inattendue lors des rites traditionnels. Le Mbombog (chef traditionnel) a publiquement accusé le père du défunt d'avoir "mystiquement" orchestré la mort de son fils, prétendument avec la complicité de son épouse.

Ces allégations interviennent dans un contexte où les circonstances du décès semblaient pourtant claires : le 11 octobre dernier, Justin Ndjigi Biboum avait succombé à un coup de machette à la tête, reçu alors qu'il tentait de séparer une altercation entre deux individus à Bissombe. Le présumé meurtrier est actuellement en détention.
Malgré le démenti formel du fils aîné du défunt face à ces accusations, une réunion improvisée entre notables et autorités traditionnelles a abouti à une situation sans précédent. Le Mbombog a intimé l'ordre à l'assistance de quitter les lieux, abandonnant la dépouille à la famille. "Je demande à tout le monde de partir d'ici et d'abandonner la dépouille à son géniteur", a-t-il déclaré, provoquant une fuite générale.
Fait marquant, même les représentants des autorités administratives et religieuses, notamment le Sous-préfet et le Prêtre, ont quitté la cérémonie, conduisant à l'annulation de l'office religieux.

Cette situation met en lumière les tensions persistantes entre croyances traditionnelles et modernité dans notre société. Alors que les faits suggèrent un homicide dont l'auteur est déjà sous les verrous, le Mbombog et ses pairs maintiennent une lecture mystique des événements, affirmant que le père aurait utilisé des pouvoirs occultes pour influencer le geste fatal du meurtrier.

Cet incident soulève des questions importantes sur la cohabitation parfois difficile entre pouvoir traditionnel, autorités administratives et religieuses, particulièrement dans la gestion de situations aussi délicates que des cérémonies funéraires.