Le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a réagi ce mardi 10 décembre 2024 face à la polémique suscitée par la suspension de plusieurs organisations non gouvernementales (ONG), dont le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (Redhac) et « Reach out Cameroun ». Ces suspensions, qui ont provoqué un tollé au sein de la société civile et parmi les défenseurs des droits humains, sont justifiées, selon le ministre, par des soupçons de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme.
Lors d'une conférence de presse, le ministre Atanga Nji a tenu à clarifier les raisons de ces mesures, affirmant qu'elles n'ont rien à voir avec une volonté de restreindre les libertés publiques. « Il ne s'agit pas d'une atteinte aux droits des citoyens, mais d'une action de protection contre des activités suspectes », a-t-il déclaré.
Selon le membre du gouvernement, les associations et ONG concernées sont régies par des lois strictes, et tout manquement en matière de transparence financière peut conduire à des sanctions. Les suspensions ont donc été décidées après des enquêtes révélant des financements non déclarés et des flux d'argent jugés inappropriés. Pour le ministre, ces anomalies pourraient être liées à des opérations de blanchiment d'argent ou de soutien à des réseaux terroristes, justifiant ainsi la nécessité d'une intervention rapide.
Les organisations visées, quant à elles, contestent fermement ces accusations. Le Redhac et « Reach out Cameroun », parmi les ONG les plus touchées par cette décision, nient tout lien avec des activités illégales et rejettent en bloc les soupçons portés à leur encontre. Elles se disent victimes de mesures arbitraires, qui nuisent à leur travail essentiel sur le terrain en matière de défense des droits humains et de soutien aux populations vulnérables.
Ce bras de fer entre les autorités et les ONG intervient dans un contexte tendu, marqué par une surveillance accrue des financements des organisations non lucratives opérant au Cameroun. La décision du ministre Atanga Nji soulève de nombreuses questions, notamment sur l’équilibre entre sécurité nationale et respect des libertés fondamentales.
Reste à savoir si ces suspensions déboucheront sur des enquêtes plus approfondies ou si elles marquent simplement une volonté des autorités d’imposer un cadre plus strict aux ONG opérant dans le pays.